Les forgerons

Que ce soit pour les Robin ou à leur compte, il y a eu plusieurs forgerons à Paspébiac. Cette tradition remonte sans aucun doute à l’établissement des Robin et aux besoins en quincaillerie qui accompagnent l’expansion des pêches. La construction navale et l’essor des chemins de fer assurent une relève pour ce métier traditionnel. Jusqu’à la fin du 20e siècle, le chantier maritime de Paspébiac a assuré la transmission d’un savoir-faire lié au travail des métaux. La fin de cette tradition en appelle à documenter les forgerons ayant œuvré pour les Robin, à leur compte ou pour l’industrie.

Que font les forgerons?

Sans surprise, ce corps de métier se décline en autant de spécialités, comme le relève le Conseil québécois sur le patrimoine vivant dans son étude sur ce savoir-faire et son évolution au Québec.

Métiers liés au travail du fer et de l'acier. Photo : CQPV, 2020.

À Paspébiac, les forgerons œuvrent plus particulièrement dans l’industrie de la pêche. De plus, ils ferrent les chevaux et construisent des pièces servant à l’entretien des bâtiments. Outre les forgerons, on trouve à Paspébiac deux ferblantiers et plusieurs maréchaux-ferrants qui, au 20e siècle, travailleront de plus en plus à leur compte.

La forge chez les Robin

Si plusieurs forges ont essaimé sur le territoire de Paspébiac, la plus importante se trouve toujours sur le barachois et fait partie de l’actuel Site historique national de Paspébiac. Les activités de forge qui y étaient alors pratiquées comprenaient la construction de navires, d’équipements et de bâtiments. Pour en savoir davantage sur ce bâtiment, voir le document de référence du conservateur du Site historique national de Paspébiac, Jeannot Bourdages.

1952. Forge Robin. Photo : Bibliothèque et Archives Canada. Collection Lady McKie. Celle-ci a brûlé en 1964 et était située près du Hangar à farine, près de la route qui mène à l'actuel camping.
La forge du Site historique national de Paspébiac.
Photo : Kevin Vandooren, 2020. Site historique national de Paspébiac.
L'enclume. Photo : Kevin Vandooren, 2020. Site historique national de Paspébiac.
Photo : Jeannot Bourdages, 2019. Site historique national de Paspébiac.
Romuald Pelletier, du Site historique national de Paspébiac, fait une démonstration de fabrication d'un clou carré dans la Forge. Photo : Jeannot Bourdages, 2021. Site historique national de Paspébiac.
Les contrevents de l'office, de beaux ouvrages forgés.

Les Gagnon, forgerons

Voici une courte biographie de Joseph Gagnon, selon Raynald Horth :

« En tant que forgeron, il travaillait le fer, fabriquait divers objets ou réparait des objets endommagés en pratiquant l’opération difficile de la soudure forgée sur l’enclume par martelage. Il devenait parfois cloutier et même taillandier, quand il avait à affûter des outils tranchants et à leur donner la trempe des plus durs aciers. Comme maréchal-ferrant, il préparait des fers à cheval, puis les posait bien à plat sur les sabots des bêtes. Cela comprenait le ferrage des chevaux et aussi le ferrage des bœufs. Comme charron et voiturier, il s’occupait de la fabrication et de la réparation des roues et des voitures tirées par les chevaux. Cela comprenait les voitures d’été et d’hiver : les traîneaux, les voitures fines, comme les bogheis, et les voitures de travail comme les charrettes, les tombereaux, les “trucks” ou quatre roues de ferme. Cela incluait le travail, presque de magicien, de fabriquer et de ferrer une roue à jantes ou à rayons. De plus, il devait faire un peu de mécanique agricole. Toutes ces techniques, il parvint à les maîtriser de façon brillante. »
Photo : Lorraine Gagnon Carney. Son grand-père Joseph Gagnon, forgeron en 1898.
Photo : Collection de Raynald Horth. Joseph Gagnon, Claudia Landry. Enfants : Alfred, Augustin, Cléophas et Yvonne Gagnon. Photo prise en 1898 à Métis.
Photo : Collection de Raynald Horth. Joseph, Yvonne, Rose, Thomas, Israël, Eugène, Maria, Jeanne et Blanche Gagnon, Claudia Landry, 1911. La famille y vivait depuis 1910.

Une courte biographie de Joseph Gagnon, selon Raynald Horth:

"En tant que forgeron, il travaillait le fer, fabriquait divers objets ou réparait des objets endommagés en pratiquant l’opération difficile de la soudure forgée sur l’enclume par martelage. Il devenait parfois cloutier et même taillandier, quand il avait à affûter des outils tranchants et à leur donner la trempe des plus durs aciers. Comme maréchal-ferrant, il préparait des fers à cheval puis les posait bien à plat sur les sabots des bêtes. Cela comprenait le ferrage des chevaux et aussi le ferrage des bœufs. Comme charron et voiturier, il s’occupait de la fabrication et de la réparation des roues et des voitures tirées par les chevaux. Cela comprenait les voitures d’été et d’hiver : traineaux, etc., les voitures fines, comme les bogheis, et les voitures de travail comme les charrettes, les tombereaux, les « trucks » ou quatre roues de ferme. Cela incluait le travail presque de magicien de fabriquer et de ferrer une roue à jantes ou à rayons. De plus, il devait faire un peu de mécanique agricole. Toutes ces techniques, il parvint à les maîtriser de façon brillante."
Photo : Collection de Lorraine Gagnon Carney. Maison Gagnon à Hope, qui aurait 185 ans.
Les fils forgerons
Photo : Collection de Lorraine Gagnon Carney. Augustin Gagnon, l'un des fils de Joseph.
Photo : Collection de Lorraine Gagnon Carney. Alfred Gagnon, l'un des fils de Joseph.
Photo : Collection de Lorraine Gagnon Carney. Thomas Gagnon, l'un des fils de Joseph, à Saint-Godefroi.
Forgerons de père en fils!
Photo : Collection de Raynald Horth. Augustin Gagnon devant sa forge, à Saint-Godefroi, dans les années 1950. Il y a travaillé de 1915 à 1974.
Photo : Collection de Lorraine Gagnon Carney. Lionel Gagnon, l'un des fils de Joseph.
Photo : Collection de Lorraine Gagnon Carney. Eugène Gagnon, l'un des fils de Joseph.

Les forgerons font-ils de bons maris?

Dans l’ouvrage L’artisan forgeron de Jean-Claude Dupont, l’auteur consacre tout un chapitre à l’imaginaire et aux clichés s’attachant aux métiers traditionnels. Une chanson précise, Le mari que j’voudrais, parle des forgerons. Dans les désavantages nommés de marier un forgeron, on mentionne :

« Qu’il est toujours noir comme un charbon;

Qu’il a toujours les mains sales;

Qu’il a toujours les mains comme un cochon;

Qu’il salit trop les serviettes;

Qu’il sent trop le charbon;

Qu’il brûle trop de charbon;

Qu’il travaille chez son père du matin au soir. »

 

Même si cette chanson n’était pas chantée par les forgerons eux-mêmes, la présence de ceux-ci dans la littérature signale bien l’importance de ce métier et sa représentation au sein de la population!

 

Cette chanson était vraisemblablement chantée à Paspébiac, car Angélique Parisé, une Paspéya dont les chansons ont été enregistrées par Carmen Roy au cours des années 1950, est citée par M. Dupont. Sa version de la chanson Le mari que j’voudrais a été enregistrée par Carmen Roy en 1949.

Pour en savoir plus sur ce métier

Dans l’Encyclopédie de la maison québécoise de Michel Lessard, des ouvrages forgés typiques.

La mini-série des Forges de Montréal qui nous fait découvrir

L'ouvrage de Jean-Claude Dupont "L'artisan forgeron".

Quelques uns de nos forgerons

Selon Claude Horth, Philippe Alain avait une forge dans le trécarré des Alain, et il ferrait les chevaux.

Forgeron selon le recensement de 1891.

Présent dans le recensement de 1871?

Peut-être le même que celui dessous

Le même que celui d’en haut?

Ferblantier

Forgeron selon le recensement de1901.

Ernest Castilloux est le père de Roger. Son fils reprendra la forge à son décès.

Roger Castilloux avait une ferme « dans le 9 », à Saint-Jogues, dans les années 1960. Il fabriquait des articles en fer forgé (escaliers, clôtures, etc.) et faisait des travaux sur des châssis de camions, entre autres. Il a repris la forge de son père.

Forgeron à Saint-Pie X au cours du 19e siècle.

Ferblantier. Présent dans le recensement de 1901.

Forgeron à Hope.

Ferblantier

Forgeron à Hope.

Forgeron pour les Robin selon Lepage.

Forgeron dans Cox, selon le recensement de 1881. https://www.ancestry.ca/imageviewer/collections/1577/images/31229_C_13187-00099?ssrc=&backlabel=Return

Forgeron à une date inconnue.

Présent dans le recensement de 1911. Maréchal-ferrant, il était aussi dentiste à l’occasion. Il était situé entre Bert Loisel et Roger Anglehart.

Photo de Frank Loisel qui travaillait le bois de pulpe, 1957. Photographe: Sigrada Loisel. Collection familiale de Donat Loisel.

Donalda Loisel en dira la chose suivante:

"Mon père était un homme grand, fort et beau. Il est le père de onze enfants, il a aussi été forgeron et ferrait les chevaux.

 

Dans certains recensements, l’on peut lire « Francis Michel », comme en 1901. S’il s’agit de la même personne, il serait originaire d’Angleterre, et était déjà en présent au recensement de 1861 ; il se disait alors de Jersey.

Dès 1911, on le trouve sous Edwin Munroe.

Johnson Munroe, que l’on trouve parfois sous la variante de « Johnston », serait écossais, selon le recensement de 1901.

Forgeron à Paspébiac-Ouest selon le recensement de 1891.

Il avait une forge à Paspébiac-Ouest, près de New Carlisle. Il ferrait des chevaux et faisait de la soudure. Sa forge était située très près du boulevard Gérard-D.-Levesque ouest.

Contenu d’accordéon

Présent dans le recensement de 1911 ; il vient de Jersey. Selon le WikiJersey, Alfred J Spratt est arrivé vers 1907, forgeron pour la compagnie Robin. Il se marie à Héloïse Huard.

Forgeron, selon le recensement de 1861 du Canton de Cox, et serait originaire de Jersey.

Forgeron selon le recensement de 1911.

Forgeron selon le recensement de 1911.

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