Fêtes et célébrations

Des événements marquants

Au cours des années, de nombreuses célébrations à Paspébiac ont marqué les esprits – peut-être le vôtre? Les quatorze milles de Paspébiac, les fêtes religieuses, le Centenaire de Paspébiac sont autant d’événements importants pour notre communauté qui, manifestement, sait faire la fête.

Événements sportifs

Les quartorze milles de Paspébiac

Permettons-nous une brève incursion dans l’étude d’un loisir nautique pour le moins épique et périlleux : la nage longue distance en eau libre. Pendant 14 ans, le Festival des quatorze milles de Paspébiac attirera des nageurs provenant de partout autour du monde. La première édition de la traversée s’est tenue les 13, 14, et 15 août 1976. En plus de la traversée, des activités grand public avaient lieu, attirant des familles des villages autour.

Le 15 août 1976, vers 6 h, c’est un départ. Régent Lacoursière et Jon Erikson partent à la nage de Grande-Anse (Nouveau-Brunswick) vers Paspébiac. Au cours de la journée, 20 000 personnes se massent sur la pointe du barachois. Toutes retiennent leur souffle; l’arrivée des athlètes est prévue pour 15 h. Ils seront les premiers nageurs à accomplir un tel exploit dans les eaux glaciales de la baie des Chaleurs.

Régent Lacoursière n’en est pas à son premier exploit de la sorte; il s’est naguère fait connaître pour son temps record pour la Traversée du lac Saint-Jean. Jon Erikson, quant à lui, a déjà entrepris la traversée de la Manche aller-retour, toujours à force de bras. Jeune nageur de Chicago, il ne se doute pas que la traversée de la baie va lui donner tant de fil à retordre. Rapidement, les fortes vagues, le vent et le froid de l’eau engourdissent et envahissent de crampes les nageurs.

Lacoursière abandonne la course quelques heures après le départ. La vitesse estimée de 2 milles à l’heure (3,2 km/h) dans la Bay of Heat ne laisse cependant pas présager la victoire de Jon Erikson sur son mentor. « Je peux t’affirmer que j’ai subi tout un choc lorsque, dimanche dernier, j’ai mis les pieds à I’eau lors du départ à Grande-Anse, à 6 heures du matin. Je ne te mens pas, l’eau était à 54 degrés. Les vents à 20 milles à l’heure et les vagues de 10 à 15 pieds », raconte le nageur au Progrès-dimanche quelques jours après la traversée.

Une foule s’attroupe pour voir Jon Erikson arriver.
Et encore!

Une traversée treize fois renouvelée

Ces conditions ne laissent également pas entrevoir la longue vie de ce festival de nage en eau libre longue distance qui se tiendra pendant 13 ans à Paspébiac. Cette traversée donnera également naissance à une longue tradition de voisinage entre Grande-Anse et Paspébiac, villes jumelées depuis la première édition du festival, en 1976.

Durant ces journées carnavalesques, des activités et des soirées ont lieu. Nonobstant la portée locale indéniable de cet événement, plusieurs soutiennent que les quatorze milles de Paspébiac ont également une renommée internationale éclatante. Des athlètes et des curieux de tous horizons convergent vers cet événement sportif avec empressement. Qui plus est, ce rendez-vous permet de se faire côtoyer les meilleurs nageurs du monde au cœur de la baie des Chaleurs. Les Paul Asmuth, Claudio Plit, John Kinsella, James Kegley ont notamment compétitionné auprès de la Bonaventurienne Denise Arbour et des Québécois Robert Lachance, Roger Lachance et Christine Cossette.

C’est ainsi qu’en 1977, le nageur américain John Kinsella remporte la première place avec un temps de 5 heures, 34 minutes et 17 secondes. La Canadienne Cindy Nicholas termine cinquième et est la première femme à tenter la traversée de la baie. L’année suivante, Kinsella entreprend pour une seconde fois la traversée, mais cette fois-ci, aller-retour! Enfin, en 1979, l’athlète remporte la première place au marathon avec une traversée de 6 heures 25 minutes et 36 secondes, affrontant plus de 14 participants. Cette fois-ci, l’eau est plus clémente. Première Québécoise à terminer cette épreuve, Christine Cossette souligne que la fin de son sprint final est marquée par de hautes vagues. L’eau est alors à 68 degrés. L’événement, bon an mal an, se poursuit jusqu’en 1988, marqué par la participation hors pair des festivaliers et des nageurs téméraires.

Extrait du Journal Chaleurs, en 1976.

Multiplier les traversées

À l’échelle de la Gaspésie, les exemples concernant les traversées à la nage sont multiples. En plus des quatorze milles de Paspébiac, il y a la Grande traversée de Miguasha à Charlo de 9,2 km tenue de 2001 à 2012, et la traversée de la baie de Gaspé qui sépare Haldimand et Forillon sur 7 km, entre autres.

 

La baie des Chaleurs continue d’impressionner et d’amener des individus à affronter ses eaux impétueuses. Hormis la nage, plusieurs exemples de loisirs nautiques se sont tenus sur la baie. À cet égard, il y a le Festival des Rameurs, toujours vivant depuis 1968, dans lequel les participants s’aventurent en bateau à rames entre Petit-Rocher et Bonaventure. Le Festival nautique de la Baie-des-Chaleurs, connectant Carleton-sur-Mer et Charlo, a également émergé il y a quelques années, proposant aux participants d’effectuer une traversée de la baie en baleinier.

À l’échelle nationale, les marathons de nage ont aussi la cote. En 1983, au pic de cette expérience, 13 traversées ont cours au Québec. La Gaspésie aura, elle aussi, pris part à ces traversées en eau libre des plus impressionnantes.

 

Centenaire

Le Centenaire de Paspébiac 1877-1977

Les célébrations du Centième de Paspébiac 1877-1977 ont été organisées par le Comité du Centenaire de Paspébiac, mis en place pour l’occasion, dont le président était le maire André Huard, et le vice-président et secrétaire, Gilbert Duguay. L’événement s’est déroulé avec la collaboration des cercles de l’âge d’or, des Fermières de Saint-Pie-X et de Paspébiac, de Léon Duguay et de Georges Huard.

À cette occasion, une séance municipale a été recréée par les jeunes fils, petits-fils et arrière-petits-fils des maires et échevins (qui ont notamment demandé une piscine, un traversier liant Paspébiac à Grande-Anse, un trottoir sur la 7e Avenue). Des plaques souvenirs ont été distribuées aux anciens maires vivants pour les remercier de leur contribution à la collectivité. Un orchestre local a fait danser petits et grands et a fait la joie des citoyens costumés. De plus, le Service des pompiers était de la fête.

Également, un chèque et une plaque souvenir ont été remis à M. Benjamin Parisé pour les 89 bateaux construits au cours de sa vie. Fernand Alain, alors jeune professeur, a fait un discours sur l’histoire de la municipalité.

Finalement, un défilé a eu lieu durant lequel des dizaines de voitures et de chars allégoriques ont pris part à la fête. Jean-Yves Ross était le journaliste et photographe officiel de l’événement pour le Journal Chaleur. L’événement a été commémoré dans l’édition du 10 août 1977 dudit journal.

En 1977, les personnes suivantes composaient la Corporation municipale de Paspébiac : Aurélien Horth (chef pompier); Simard Aspirot (inspecteur municipal des aqueducs et des égouts); Conrad Parizé (directeur de l’aréna, du terrain de jeu); André Huard (maire); Maurice Duguay, Claudemire Allain, Patrice Allain, Camille Grenier et Gilbert Duguay (conseillers municipaux); Adéodat Gignac (secrétaire); Linda Parisé (secrétaire adjointe).

Célébrations religieuses

La Mi-Carême
Masque de Mi-Carême d’Alphonse Huard. Avant 1958, MCH.

Bien qu’elle ne soit plus fêtée aujourd’hui, la Mi-Carême a jadis fait partie des traditions de Paspébiac. Un peu à la manière d’une fête déguisée, les enfants portaient des masques et faisaient le tour des maisons pour récolter des sous. Cette fête, célébrée jeudi de la troisième semaine du carême, permettait précisément de « couper » le long jeûne du carême.

Selon Pierrette Joseph, une citoyenne de Paspébiac, il était permis de couper, pour ce jour, les promesses faites. Par exemple, ceux qui avaient fait la promesse de ne pas boire pouvaient le faire ce jour-là.

Voici un souvenir de Georgette Horth, citoyenne de Paspébiac :

« Oui, on fêtait la Mi-Carême (vers 1954), on se déguisait, on aimait ça, on fabriquait nos masques avec du carton et de la fourrure, de vieux manteaux, une moustache, tout... [À la question de ce qu’ils collectaient] Je pense que c’était juste un sou, une cenne, mais c’était plus pour le plaisir, on faisait les maisons – pas tout le rang, la moitié. On fabriquait nos masques, mon frère et moi, avec des jeunes du rang. On ne fêtait pas Halloween; dans notre temps, nous, c’était la Mi-Carême. J’ai encore une idée de nos masques, on prenait du vieux linge. Il y avait presque une compétition de masques! Mon frère ne se cassait pas la tête : un bas de nylon avec fard à joues, puis son déguisement était fait! »

 

Masque de Mi-Carême de Fernand Maltais de Paspébiac. Avant 1958, MCH.
Masque de Mi-Carême de Gilberte Loisel de Paspébiac. Avant 1958, MCH.
Masque de Mi-Carême de Thérèse Holmes. Avant 1958, MCH
Masque de Mi-Carême d'Aldège Huard. Avant 1958, MCH
Masque de Mi-Carême de Raoul Holmes. Avant 1958, MCH.
Masque de Mi-Carême de Georges Joseph. Avant 1958, MCH.
Masque de Mi-Carême de Labordet B. Avant 1958, MCH.
Masque de Mi-Carême de Thérèse Holmes. Avant 1958, MCH.
Le baptême des bateaux

Selon l’extrait ci-joint provenant du quotidien Holiday (juin 1947, vol. 2, no 6), le baptême des bateaux représentait une tradition importante pour les pêcheurs gaspésiens. Cette pratique perdurera au moins jusqu’en 1968, alors qu’on inaugure le chalutier-école E.-P. Le Québécois et, la même année, le chalutier G. G. Gorton. On ne connaît pas la provenance d’une telle tradition, mais il s’agit d’une pratique plutôt généralisée en Gaspésie.

La Fête-Dieu

La Fête-Dieu, ou Fête du Corps du Christ ou Saint-Sacrement, est une fête religieuse soulignée partout au Québec et généralement accompagnée d’une procession.

Pendant la procession, l’officiant (prêtre ou évêque) porte l’Eucharistie dans un ostensoir au milieu des rues et des places, qui sont très souvent richement pavoisées de draperies et de guirlandes ainsi que d’autels personnels et familiaux placés devant l’entrée des maisons devant lesquelles passe la procession. Le Saint-Sacrement et l’officiant qui le tient sont abrités sous un dais porté par quatre à huit notables ou clercs. On marche habituellement sur des tapis de pétales de roses parsemant l’itinéraire agrémenté de chants de cantiques et de fanfares. (Wikipédia)

À Paspébiac, cette fête aura cours jusque dans les années 1960.

Une célébration de la Fête-Dieu à Paspébiac. Source : Lorraine Gagnon-Carney.
Célébration de la Fête-Dieu. Source : Donat Loisel

Donat Loisel, citoyen de Paspébiac, se rappelle très bien d’avoir célébré cette fête :

« [Elle se déroulait] 60 jours après Pâques. Les gens décoraient les rues, et on faisait une arche de part en part de la rue, et la messe était dite à la maison où la procession s’arrêtait. La dernière procession dont je me souvienne finissait chez M. Eugène Maltais sur la 5e Avenue Ouest. »
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