Église anglicane

Notre magnifique église anglicane.

Première église (1822-1842)

La mention de la présence anglicane à Paspébiac semble remonter à un plan de 1765 dressé par le cartographe Collins, alors qu’on voit qu’il y a une church sur l’emplacement du terrain de l’actuelle église. Il est toutefois possible qu’il s’agisse d’une spéculation.

De même, en 1801 et 1802, des habitants de confession anglicane de Paspébiac font une demande à l’évêque Jacob Mountain (érigeant ce qui deviendra le diocèse anglican de Québec) pour avoir à Paspébiac un missionnaire directement de Londres et réitèrent cette demande à la Société de la propagation de la Foi. Il faudra toutefois attendre plus tard pour qu’une église anglicane physique naisse sur le territoire. 

En 1822, sous l’autorité ecclésiastique du diocèse de Québec, la St. Peter’s Anglican Church est bâtie, puis complétée en 1824 sous l’égide des révérends John Suddard et Richard Knagg. Selon Lord Bishop, cette première église serait faite de bois. La plupart des ouailles sont d’origine jersiaise et ne fréquentent l’église que de manière saisonnière. Un presbytère est aussi projeté, entre Paspébiac et New Carlisle, mais celui-ci sera érigé plus tard. Selon le journal de Lord Bishop, un presbytère (une modest mansion) pour le révérend Milne et sa femme est mentionné en 1843. Par ailleurs, cette communication nous le présente comme ayant besoin de rénovations. En 1844, le terrain de l’église est acheté de Charles Robin pour 5 schillings, devenant officiellement la propriété de l’Église anglicane.

En 1846, dans le Fourth annual report of the incorporated church society of the diocese of Quebec, on apprend que la Charles Robin & Co. a fait don d’une « bell with the necessary fittings to the Church at Paspébiac » et que la famille Gallie a fait don d’un service de plateaux de communion. À ce moment, l’église anglicane fait partie du district de Gaspé, et plus précisément de la mission de la Baie-des-Chaleurs, de pair avec Paspébiac, New Carlisle, la Hopetown School House et Port-Daniel. 

Vers 1847, l’église est consacrée et n’a officiellement plus de dettes. 

Dès 1865, l’église de St. Peter’s se dote d’un cimetière. En 1870, elle est rénovée. Un peu plus tard, en 1875, il est encore question de la construction d’un presbytère, sur un nouveau site, entre Paspébiac et New Carlisle, offert par Daniel Bisson père. De même, on apprend que la Sunday school (école du dimanche) de Paspébiac (dans l’église) est bel et bien en activité, qu’un harmonium est présent dans les deux églises (de Paspébiac et de New Carlisle) et qu’il y a une organiste et même une chorale. 

En 1876, la peinture extérieure de l’église est refaite, et la construction du presbytère est achevée sous l’égide du révérend Thomas Blaylock. Deux ans plus tard, des travaux sont effectués dans l’église, tandis que le presbytère se dote d’une grange en bois et d’une grange à carrioles. 

En 1881, il existe deux Sunday schools à Paspébiac. On espère l’établissement imminent d’une école modèle basée sur la foi anglicane pour l’année suivante, les cours s’arrêtant, dans le district de Gaspé, au niveau primaire. De plus, les communiants se font plus nombreux à l’église Saint Peter’s, ce qui réjouit le révérend Blaylock. En 1883, les compagnies Robin et Le Boutillier Brothers participent à financer la restauration du presbytère.

En 1886, la révolte éclate à Paspébiac. La faillite de grandes banques jersiaises ayant des répercussions sur les compagnies Robin et Le Boutillier Brothers ébranlent la foi : les compagnies ne peuvent plus fournir les pêcheurs en denrées. À ce moment, le révérend Blaylock souligne que plusieurs paroissiens œuvrant pour les compagnies ont perdu leurs emplois et ont déserté la région. La perspective de la construction d’un chemin de fer permettrait justement d’augmenter le bassin de croyants fréquentant l’église. Une école modèle naît, chapeautée par la Church Society, dont la première enseignante est Miss M. Caulfield.

En 1893, le révérend E. B. Husband (le recteur à la fois de Paspébiac et de New Carlisle) souligne la grande participation des ouailles à l’église, ainsi que le bon travail du Woman’s Auxiliary and Guild, une guilde effectuant du travail caritatif. Cette année-là, la guilde envoie des vêtements à Fort Alexander, au Manitoba. Elle tient aussi des bazars, et plusieurs concerts sont présentés. En 1895, une clôture est installée autour de l’église, englobant également la grange et le cimetière. La Sunday school et la chorale sont animées par des femmes dévouées : Miss Bisson, Eva Legallais, et Mrs Husband (les deux premières étant organistes).

1937 sera une année mémorable, comme le souligne les Vestry books de 1933-1954 de l’église St. Peter’s. Le révérend LeMoignan souligne que deux vitraux (memorial windows) ont été offerts à l’église : le premier par la famille Bouillon en mémoire de leur fille Leila Grace, et le second par Ella Hamon en mémoire de son frère William. À Noël, une messe spéciale est organisée en l’honneur de ceux qui sont isolés au Labrador. 

Le 28 décembre 1942, l’église St. Peter’s est la proie d’un incendie, et sa reconstruction aura lieu quelques années plus tard au même emplacement. Le matin même, un service religieux a lieu à 10 h 30. Puis, vers 15 h 30, l’église s’envole en fumée. Presque aucun objet n’a pu être préservé, sinon deux coupes de communion et une patène (« communion cups and paten ») qui avaient été offertes par la famille Gallie en 1846. Ainsi, la reconstruction s’effectue entre 1949 et 1952.

Deuxième église (1949-)

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