Église Notre-Dame-de-la-Purification

Petite chronologie de l’histoire de nos églises

Voici quelques informations au sujet des quatre églises catholiques qui ont existé à Paspébiac de 1799 à aujourd’hui.

Première église (1799-après 1837)

Selon plusieurs sources, il y aurait eu une première église à Paspébiac possiblement dès 1799 et certainement dès 1811.

Dans les archives du diocèse de Gaspé, on peut lire, dans une lettre du missionnaire Delavaivre datée du 13 mai 1799 :

« Comme l’église n’éprouve aucun tort de ce délai, la fabrique consentit à leur demande au grand contentement de tout le monde. »

Le passage suivant de la même lettre est également d’intérêt :

« Des marguilliers, voyant la pauvreté et le besoin de l’église, ne veulent rien relâcher des droits de la fabrique. »

La preuve qu’il existait une chapelle sur le bord du coteau se trouve à la page 127 du Journal de J.-O. Plessis paru en 1811. Cette chapelle se trouverait à environ huit arpents du bord de la mer (aussi appelé « le Bois »), soit 500 m. 

La date de démolition de cette église est inconnue, mais on en fait mention en 1837 (voir ci-dessous).

Deuxième église (1848-1894)

Il est plutôt difficile de déterminer s’il y a eu la construction d’une seconde église avant 1839. Dans tous les cas, elle est achevée en 1848.

Dans une lettre de Mgr Plessis à Joseph-Philippe Lefrançois, missionnaire à Bonaventure, et datée du 22 juillet 1822, la construction d’une église est clairement indiquée – mais est-ce prospectif ou factuel?

Une cloche a aussi été acquise en provenance de Jersey, en 1822, selon une lettre du missionnaire Desjardins au capitaine Cooke. Toutefois, cela ne signifie pas qu’une église a été construite.

En 1827, selon l’auteure Martine Horth dans son livre Paspébiac et ses environs publié en 1983, Charles Robin aurait accepté d’offrir « trente piastres au bénéfice de son église [celle de Paspébiac, NDLR] », à la suite d’une requête de Jean Chapados, marguillier. 

Corroborant la thèse qu’il n’y avait qu’une seule église à ce moment, une lettre de 1837 de Mgr Joseph Signay à Jean-Louis Alain, vicaire à Saint-Roch, indique que l’église de Paspébiac n’est pas en bon état. Les habitants de Paspébiac sont cependant, selon lui, « décidés de faire les réparations requises à leur église et leur presbytère », ce qu’il salue. Dans cette lettre, on apprend également que la construction d’une nouvelle église est projetée, et qu’ils pourraient se servir de l’ancienne comme salle publique. Un an plus tard, les plans d’une nouvelle église sont soumis à Mgr Pierre-Flavien Turgeon, évêque de Sidyme, par Jean-Louis Allain, missionnaire, mais ceux-ci s’avèrent trop coûteux. 

La construction d’une seconde église en bonne et due forme semble débuter en 1839. À ce moment, une requête du missionnaire Allain de Paspébiac accorde un financement des « deniers de la paroisse » pour la construction de l’église.

En 1839, on soulignera toutefois que l’église n’est « toujours pas achevée ». Une lettre de Joseph Signay à William Dunn, missionnaire à Percé, indique que « si les Paspéyas achevaient leur église avec l’argent qu’ils consacrent à acheter de l’alcool, elle serait finie depuis longtemps »!

Selon les Registres de Paspébiac de Bona Arsenault, l’église aurait été achevée sous la direction du premier missionnaire résident, François-Xavier Tessier, entre 1845 et 1848. Est-il possible qu’une église ait été en construction pendant presque dix ans, de 1839 à 1848? Oui, car le curé Zéphirin Levêque, en 1849, qui succède aux fonctions de Tessier, souligne, le 11 juillet 1849, qu’il y a une « nouvelle église en bois parfaitement finie et dans le meilleur ordre et goût; et une sacristie à l’avenant ».

La date de démolition de cette église est inconnue, mais en 1894, on reprend la croix et le coq du bâtiment pour l’inauguration de la flèche du clocher d’une nouvelle église. On peut donc affirmer avec une grande probabilité que sa démolition se fait autour de 1894 (voir ci-dessous).

 

Troisième église (1894-1957)

La troisième église de Paspébiac s’achève en 1894.

Bona Arsenault mentionne que la construction de la troisième église débute en 1893, ce qui concorde avec la documentation. On mentionne dans le journal Le Quotidien du vendredi 14 septembre 1894 que l’église sera « l’une des plus belles élevées à la gloire de Dieu sur le littoral de la baie ».

Cette date n’est pas banale, car elle correspond à peu près à la date à laquelle un document historique a été trouvé dans la flèche du clocher lors de travaux de réparation en 1947, selon la Monographie de Paspébiac. Le document, daté du 21 juin 1894, aurait agi comme document d’inauguration d’une nouvelle église construite par l’entrepreneur Omer Ménard. On mentionne d’ailleurs que « la croix et le coq de l’ancienne église ont été placés sur le clocher actuel » :

« Pape : Léon XIII. – Elzéar-Alexandre Taschereau : archevêque de Québec. – André-Albert Blais : évêque de Rimouski. – Cyprien Larrivée, prêtre : curé de la paroisse depuis 1877. Victoria : reine d’Angleterre – Lord Aberdeen : gouverneur général du Canada – A. A. Chapleau : lieutenant-gouverneur de la province de Québec – M. Fauvel : député fédéral – Honoré Mercier : député provincial. Omer Menard : contracteur pour mettre l’église logeable (7 100 $). A. Renaud : maçon. J. B. Bélanger : charpentier. Syndics : John Teanier, Sam. Loisel, A. B. Castilloux, Jean Giguère et Pierre Joseph. Marguilliers : Jean Giguère, Pierre Duguay, A. B. Castilloux. Architectes : David Ouellet et Bussières. Couvreur de zinc : Cyrille Labrecque. Peintre du contracteur : Noé Ménard. Population : 1 900 âmes, dont 1 100 communiants. 5 écoles fréquentées par 300 enfants. Maître de poste : Ph. De Néry Loisel. Musicienne : Mlle Clarisse Beauchesne, fille de P. E. Beauchesne, percepteur des douanes. Le même jour ont été reçues quatre statues : Sacré-Cœur, Sainte-Vierge, Sainte-Anne et Notre-Dame de Pitié, et un ornement en drap d’or et chape brodée. La croix et le coq de la vieille église ont été placés sur le clocher actuel. Cyprien Larrivée, ptre, curé de Paspébiac. »

Comme nous l’avons mentionné plus haut, les travaux ayant permis la découverte de ce document ont été effectués en 1947. À ce moment, trois cloches sont également inaugurées.

Un nouveau document est déposé dans le clocher, poursuivant la tradition :

« Pape : Pie XII. – Maurice Roy : archevêque de Québec et futur cardinal. – Georges Courchesne : archevêque de Rimouski. – Albini Leblanc : évêque de Gaspé. A.-J.-B. Rioux : prêtre, curé, vicaire, forain, curé de la paroisse depuis le 6 juillet 1946. – René Tremblay : prêtre, vicaire depuis le 15 septembre 1946. Sacristain et bedeau : Abel Aspirot. -Organiste : Mlle Hélène Lebrasseur. – Marguilliers en exercice : Norbert Whittom, Lucien Loisel, Ernest Castilloux (Moïse). Maître de poste : J. Edmond Lévesque. Georges VI : roi d’Angleterre et du Canada. – Lord Alexander : gouverneur général. – Sir Eugène Fiset : lieutenant-gouverneur. – Lyon-Mackenzie King : premier ministre du Canada. – Maurice Duplessis : premier ministre du Québec. – Bona Arsenault : député fédéral. – Henri Joliqueur : député provincial. Contracteur : Xavier Horth (Jos) et Joseph-Albert, fils de Zénon. L’ouvrage consistait en la réparation intérieure et extérieure de la flèche du clocher dont le détail est contenu dans la résolution de fabrique et contrat avec ledit Xavier Horth (Jos), en date du premier juin 1947, au montant de 750 $. Population : 3 510 âmes. Communiants : 2 650; 21 classes avec plus de 650 enfants. La croix et le coq de la vieille église ont été placés sur le clocher actuel.

L’an de Notre Seigneur, 1947, le 18e jour de juin, année du congrès marial international d’Ottawa, du congrès régional de Carleton, ce document a été placé dans la tête du clocher, avec une note trouvée au même endroit, lors de travail de réparation dudit clocher, en vue de l’installation du carillon de trois cloches, acheté le 27 janvier 1946 par Mgr Matte, VG, alors curé de ND de Paspébiac, note copiée, dont l’original a été gardé dans les archives de ladite paroisse.

Du 12 au 15 juin 1947, s’est tenu dans la paroisse un triduum préparatoire au congrès marial régional de Carleton. La prédication était confiée aux pères Ls-Ph. Audet, S.S.S., et Robert Godard, S.S.S. Le tout clôturé par une messe de minuit célébrée par M. Albini Leblanc. Plus de 1 400 communions furent distribuées malgré un mauvais temps qui durait depuis 3 jours.

La même croix et le même coq réparés ont été remis sur le clocher de l’église, réparée, agrandie, lambrissée de briques en 1929, par Mgr Matte, curé depuis 1928. À celui qui retirera ce document pour faire des réparations au clocher, je dis bonjour et l’autorise à saluer mes anciens paroissiens et à leur demander de prier pour moi et je le remercie. Je demande à ND de Paspébiac de protéger son magnifique temple, ses paroissiens, le curé, le vicaire, le constructeur et son aide.
A.J.B. Rioux, ptre, curé. »

Ainsi, malgré les travaux sur le clocher, on a gardé les composantes du clocher de la deuxième église, celle de 1848. Cent ans plus tard…

Outre les travaux de 1947, ce document mentionne également que des travaux d’agrandissement et de lambrissement de briques ont été effectués en 1929 sous l’égide de Mgr Matte, curé depuis 1928. Il fera également construire le presbytère, qui est toujours existant aujourd’hui.

Une autre source mentionne aussi que l’église aurait été « reconstruite » (ou plutôt réparée) sous le mandat de Mgr Blais en 1918.

Des citoyens se rappellent aussi qu’il y avait des granges pour mettre à l’abri les chevaux durant les cérémonies de l’église.

Plusieurs citoyens se rappellent l’incendie malheureux qui mènera à la démolition de cette troisième église. Cette dernière sera la proie des flammes le 19 avril 1957, le Vendredi saint. La grande salle du couvent du Saint-Rosaire deviendra une chapelle temporaire jusqu’à la construction de l’actuelle église, en 1960. De plus, certains citoyens se rappellent qu’avant la construction de la quatrième église, les messes se déroulaient dans le gymnase de l’école Notre-Dame. Des mariages et des baptêmes avaient aussi lieu au couvent du Saint-Rosaire.

Quatrième église (1960-aujourd’hui)

« [Ces photos datent d’]il y a 40 ans! Source de la photo : Marcel Castilloux. Ces photos sont tirées d’une publication d’un journal local, photos prises par ma belle-sœur Valérie Guilker. La rénovation de l’église de Paspébiac en novembre 1981 [consistait au] plâtrage, [à la] peinture, au rafraîchissement. Tout en haut de l’échafaud, mon beau-père John Castilloux, Wilson Denis à gauche, et à droite, Norbert Aspirot. Il était suggéré d’enlever plusieurs rangées de bancs pour procéder et passer avec l’échafaud. Mais John, croyant à la Vierge Marie, a allumé un lampion et a imploré son aide pour solutionner le projet. En final, contre toute attente, il a patenté son échafaud de sorte qu’il y avait seulement les 2 premières rangées de bancs en avant à enlever! C’est aussi John qui a peinturé l’Ave Maria dans l’[attic]! » 


Ghislain Maldemay, citoyen

« Non seulement les cloches ont été bénies, mais on peut dire qu’elles ont été baptisées, car chaque cloche a un nom ainsi qu’un parrain et une marraine. De la gauche vers la droite :

• À gauche : Paul; elle joue la note fa. Parrain : M. Ernest Holmes. Marraine : Mme Wilfrid Lemarquand

• Celle du milieu : Arthur; elle joue la note la. Parrain : L’honorable Gérard D. Levesque. Marraine : Mme J. Edmond Lévesque.

• La plus petite à droite : Thérèse; elle joue la note do. Parrain : M. Wilfrid Lemarquand. Marraine : Mme Hubert Loiselle.

Chaque face des cloches (6 faces en tout) est gravée et possède une effigie différente; c’est vraiment beau et impressionnant. »

Josette Castilloux, citoyenne
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