Douane et consulats

Paspébiac consulaire : l’autre porte du bout du monde

L’essor fructueux des industries de la pêche au 19e siècle entraîne le développement de plusieurs outils de gouvernance et de contrôle maritime en Gaspésie. La fin du siècle verra arriver à Paspébiac – mais aussi ailleurs dans la Baie-des-Chaleurs – des institutions soutenant les activités des compagnies de pêche Charles Robin and Co. et Le Boutillier Brothers, notamment une douane, des consulats et des agences. Ces notes de recherche portent sur Paspébiac comme lieu de gouvernance capital dans la Baie-des-Chaleurs. Accueillant trois consulats – les États-Unis, le Portugal et le Brésil – et une douane, Paspébiac est un exemple fascinant des conséquences d’un besoin de représentation diplomatique sur cette frange de la région.

 

Une situation maritime qui tarde à se régulariser

D’emblée, un besoin de régulation se fait sentir depuis longtemps dans la Baie-des-Chaleurs. Charles Robin pose ses pénates en 1767 dans un territoire ne possédant aucune législation rigoureuse sur les pêches. Le climat marqué par la révolution américaine vulnérabilise les postes de pêche à d’éventuels pillages, les bâtiments américains circulant à peu près librement dans la baie des Chaleurs. Un exemple notable est l’attaque de corsaires américains en 1778 à Paspébiac. Ceux-ci ont pris un brigantin et son contenu (poisson, pelleteries, etc.), ont confiné Charles Robin chez lui, ont enlevé les boucles de ses chaussures (!) et ont volé les chandails que portaient certains travailleurs.

Le traité de 1818 accroît encore davantage la concurrence entre la région et les États-Unis. Cette convention signée entre les États-Unis et la Grande-Bretagne pose les frontières des possessions britanniques et des États-Unis, et octroie des droits de pêche le long de Terre-Neuve et du Labrador aux Américains, pourvu qu’ils soient à 5,6 km du littoral. Même s’ils n’ont pas droit de toucher terre, comme le souligne Mario Mimeault, ceux-ci achètent à gros prix le poisson des établissements de pêche. En 1827, on relate que les pêcheurs américains dans le Saint-Laurent sont dans la baie, et que « les marchands de Paspébiac les laisseraient rentrer ». Des cas de surpêche, et d’absence de boëtte, notamment, sont recensés dans la baie des Chaleurs, nuisant de manière substantielle à cette industrie.

En 1852, les autorités coloniales établissent un service d’inspection des pêcheries visant à soumettre les bâtiments internationaux qui pénètrent dans les eaux de la colonie aux lois liées au commerce maritime. Le passage fréquent d’une goélette, la Canadienne, pilotée par l’inspecteur des pêches Pierre Fortin, assure une surveillance côtière rigoureuse. Le service de protection des pêcheries amène à l’établissement de gardes-pêche, de douaniers, de cours de justice et de percepteurs dans les ports les plus achalandés.

En 1854, le traité de réciprocité entre en vigueur, favorisant les relations entre les États-Unis et le Canada. Conséquemment, en 1860, on assiste à la création du port franc de Gaspé. En effet, entre 1860 et 1866, tous les bateaux commerciaux doivent obligatoirement s’enregistrer au port en eau profonde de Gaspé. L’intensification des activités économiques de ce secteur se fait toutefois au détriment de celles de la Baie-des-Chaleurs; ne pouvant plus être acheminées directement au Nouveau-Brunswick, les marchandises doivent obligatoirement passer par Gaspé, occasionnant un grand détour. Cette situation entraîne une contrebande considérable qui rend nécessaire le fait de doter les grandes villes de la Baie-des-Chaleurs d’un corps considérable de douaniers.

En 1866, le déplacement de la zone franche vers Halifax, créé par la Confédération, nuit fortement aux pêcheries gaspésiennes. De même, le non-renouvellement du traité de réciprocité entraîne des infractions toujours grandissantes en sol paspéya, « such as frequenting our harbors to transfer cargoes and take supplies, create riots and disturbances, and setting the law at defiance ». Le commandant Lavoie souligne même qu’il y aurait eu une « scène », à Paspébiac, cette même année, face à un refus des Américains de payer les frais de douane et les taxes d’accise. Cette scène aurait créé un état de peur si grand que les habitants sont alors forcés de faire garder leur maison pour se prémunir des dommages de telles personnes. On réclame surtout du gouvernement provincial « et des municipalités » qu’ils prennent des mesures concrètes afin de permettre légalement de chasser des terrains privés ces contrebandiers qui, malgré leur interdiction de toucher terre, le font tout de même. Par ailleurs, d’autres désordres sont causés par la rencontre de pêcheurs américains avec la population locale dans les tavernes à Paspébiac. En 1871, il y a deux tavernes à Paspébiac – deux de trop, selon l’inspecteur Lachance.

Paspébiac, un port de refuge

Malgré un climat législatif peu favorable pour les pêches dans la Baie-des-Chaleurs, il faut souligner la relative importance du port de Paspébiac, au centre du déploiement de nouvelles structures de gouvernance internationale. En 1870, Paspébiac est déjà un port de refuge pour les pêcheurs locaux et ceux du Nouveau-Brunswick. La ville se trouve naturellement avantagée par son havre naturel. L’érection d’un phare à Paspébiac en 1870 et la perspective de construire un chemin de fer liant Paspébiac au reste du monde participent à une volonté de s’assurer d’une sécurité maritime fiable. Corollairement, la volonté de créer un port d’hiver se développe. En 1872, des explorations sont faites au cours de l’hiver pour le développement d’un port quatre saisons. La rade de Paspébiac deviendrait ainsi un havre de refuge et de communication transnationale, privilégié par sa situation maritime enviable; la baie est relativement libre de glace l’hiver, et son climat est des plus favorables contre les vents de l’est. L’arrivée du télégraphe à Paspébiac en 1872 permet de contrer l’enclavement causé par l’hiver et de régulariser le service postal, mettant derrière l’histoire des « dark ages de la communication internationale ».

En 1875, on précise, dans un rapport, que trois havres sont recommandés pour être des ports d’hiver : Halifax, Louisbourg et Paspébiac. L’année suivante, on mentionne que Paspébiac est un port sûr, probablement le plus sûr avec Gaspé. Le havre du port sera proclamé le 22 mai 1877 avec la nomination du maître de havre Hugh Christie.

Les résultats s’avèrent positifs. En 1888, Paspébiac est le seul port de la province ouvert à l’année! Un quai finit par voir le jour en 1899, même si le projet a mûri pendant plusieurs années, prêt à accueillir les vaisseaux avec les tonnages les plus élevés. Conséquemment, la Canadian Steamship Co. développe un service de traversier international – des traversiers faisant déjà la route entre Paspébiac, Pictou et Québec pour la distribution des malles. Un nouveau service de bateau à vapeur se déploie entre Paspébiac et Milford Haven, au pays de Galles, dès 1899.

On voit aussi qu’un objectif était de pourvoir les infrastructures maritimes d’une connexion vers l’Atlantic & Lake Superior Railway afin que Paspébiac devienne le terminus de cette ligne transatlantique. La douane de Paspébiac naissent ainsi alors que le trafic maritime demeure fort élevé et que s’érigent des institutions ayant pour but de réguler cette vie économique. Des consulats sont subséquemment créés, dont celui des États-Unis (vers 1880), du Portugal (vers 1892) et du Brésil (1884). À cet égard, les pêcheries forment un écosystème de relations politiques et diplomatiques complexes. Le poisson de meilleure qualité va au Portugal, dont la consommation de morue, et surtout celle qui est qualifiée de « Gaspé cure », est fortement prisée. Une partie des exportations finit quant à elle au Brésil; il s’agit alors de morue de moins bonne qualité. Enfin, un fort tonnage est aussi destiné aux marchés de la Méditerranée et aux Antilles, mais aussi aux États-Unis. En effet, il s’y exporte, hormis la morue, du cèdre pour faire des bardeaux (cedar shingles) et de l’huile de morue dans des volumes importants, ce qui justifie la présence marquée de ces pays à Paspébiac.

 

Malgré une situation politique marquée par les changements successifs et le retard du chemin de fer (cela prendra au moins 40 ans pour relier la Gaspésie aux grandes villes), les activités maritimes de Paspébiac sont en pleine expansion. L’endroit est doté d’un chantier maritime depuis 1767, où l’on construit entre un et deux vaisseaux par année.

Trois consulats

Par définition, on appelle « consulat » l’agence officielle créée par un État dans une ville étrangère pour assurer auprès des autorités locales la protection des intérêts, généralement commerciaux, de l’État et de ses ressortissants. L’ambassade, quant à elle, s’occupe des relations d’État à État tout en exerçant des fonctions de représentation. La douane permet de veiller sur les intérêts économiques et financiers d’un pays par l’intermédiaire de la perception de droits et de taxes dus à l’entrée de marchandises sur le territoire. Ces institutions répondent à un besoin de régularisation des activités commerciales entre pays. En Gaspésie, leur développement est intimement lié à celui des activités portuaires.

À Paspébiac, les postes ayant affaire aux consulats et à la douane sont de plusieurs ordres. Ainsi pouvons-nous voir dans la littérature les postes d’agent commercial, agent, vice-consul, consul, collecteur des douanes et douanier. Comme le précise le Juridictionnaire, les consulats sont généralement représentés par des agents commerciaux. Les consuls, quant à eux, exercent leurs fonctions sur le plan de la perception de la taxe d’accise et des attributions judiciaires. Le vice-consul sert d’appui à ces fonctions. Par ailleurs, on voit par exemple que le consulat de Paspébiac est géré par le Colonial Office to the Governor General. Des agences consulaires, sous la gouverne d’un plus grand consulat, sont aussi déployées sur le territoire.

 

Brésil (1884-1930)

La première mention du consulat du Brésil à Paspébiac émerge aussi tôt qu’en 1884. En 1883, Pierre Fortin transmet au ministre des Finances une requête signée par des marchands. Celle-ci dénonce le fait que les douanes du Brésil prélèvent de forts impôts sur le poisson du Canada et que les taxes sur le sucre sont trop élevées. Par ailleurs, l’un des signataires de cette lettre est Eduardo Hue, futur consul du Brésil à Paspébiac!

Le Jersiais Walter F. Hamon, également gérant de la Robin, Jones & Whitman en 1896, sera vice-consul à Paspébiac pour le Brésil en 1884 (appointé en 1882). On le voit présent en poste minimalement jusqu’en 1927.

L’agent commercial Eugène Auguste Bouillon, à l’emploi de la compagnie Robin pendant 67 ans, œuvrera pour ce consulat à titre d’agent commercial dès 1899 et au moins jusqu’en 1927. En 1917, au départ de Walter Hamon, c’est lui qui prend le relais comme gérant général de la compagnie. De même, en 1918, il est nommé vice-consul du Brésil jusqu’en 1927.

Selon les documents consulaires du Brésil, le consulat aurait fermé ses portes entre 1930 et 1931.

États-Unis (1880-1920)

Les États-Unis assurent une présence consulaire à Paspébiac sous la forme d’une agence depuis au moins 1880, alors que les États-Unis importent de Paspébiac des produits de la pêche, des bardeaux de cèdre et des traverses de cèdre pour la construction de chemins de fer. Le bien connu William T. Meagher est vice-consul pour les États-Unis de 1880 à 1889. En 1888, on peut voir que l’agence de la Henry Fry and Co. avait un sous-agent à Paspébiac, et ce, au moins jusqu’en 1890. Le frère de William T. Meagher, Ernest Meagher, y est aussi agent consulaire de 1887 à au moins 1901.

Les Meagher sont ensuite remplacés par le commerçant Daniel Bisson (fils), qui est inscrit comme agent commercial à partir de 1901. On le mentionne régulièrement comme agent consulaire dès 1890, et ce, jusqu’en 1917. Enfin, on le cite comme vice-consul entre 1905 et 1918.

En 1918, Frederick Conger Johnson est appointé comme le dernier agent consulaire connu. Il avait antérieurement été employé pour les chemins de fer des États-Unis entre 1914 et 1918 avant son mandat à Paspébiac. Parti l’année d’après pour Gaspé, il grimpe d’un échelon et devient vice-consul à Rivière-du-Loup en 1919, puis sera vice-consul à Fredericton en 1921. Il termine sa vie comme consul de Cardiff, au Royaume-Uni, en 1948.

En 1921, il n’y a plus aucune mention d’un consulat des États-Unis à Paspébiac. Il ne reste plus que les consulats du Brésil et du Portugal, tous les deux présents au moins jusqu’en 1926. On peut estimer que le consulat des États-Unis a fermé ses portes entre 1919 et 1920, après le départ de Frederick Conger Johnson.

Portugal (1888-1927)

Le troisième consulat à Paspébiac est celui du Portugal. Selon des documents du consulat, il aurait été ouvert à Paspébiac de 1888 à 1927.

On le retrouve dans les documents dès 1892, alors que l’on voit apparaître le consul Eduardo Hue Estanislan, qui aurait été appointé en 1883 et qui aurait été présent au moins jusqu’en 1901.

En 1894, le Jersiais William Fauvel Le Boutillier est vice-consul pour le Portugal à Paspébiac, en plus de cumuler plusieurs autres fonctions, dont celle de maire de New Carlisle. À Paspébiac depuis 1884, il est aussi député libéral pour le comté de Bonaventure au niveau fédéral. Il cumulera ensuite plusieurs fonctions : marchand, propriétaire de bateaux et, surtout, gérant de la Le Boutillier Brothers! Il fera même partie des créanciers qui rachètent la compagnie à la fin du 19e siècle.

Dans ses études passées, il s’était rendu en Norvège pour étudier les différents modèles de préparation du poisson. Il meurt en 1897 de la fièvre typhoïde.

John Corbel Le Quesne sera aussi vice-consul à partir de 1898, « it said post being vacant by the death of William Fauvel » , et ce, au moins jusqu’en 1926. De 1910 à 1926, il est dit « vice-consul intérimaire ». Il est enterré au cimetière de l’église anglicane de Paspébiac. Il était aussi agent Lloyd et possédait le bateau Marconi.

La douane

Douane de Paspébiac ou New Carlisle?

 

Selon le Dictionnaire biographique du Canada, Charles Robin aurait créé un bureau de douane saisonnier à New Carlisle autour de 1789. De même, dans l’important ouvrage de Thomas Pye, Canadian Scenery of Gaspé daté de 1866, l’auteur mentionne que Charles Robin a fait déplacer la douane de New Carlisle à Paspébiac, sans préciser l’année. On peut quand même spéculer que la douane aurait été déplacée à Paspébiac avant le début du 19e siècle.

Il existe une confusion notable entre la douane de New Carlisle et la douane de Paspébiac. Dans le Courrier du Canada de 1897, on donne une précision importante : « Par une anomalie difficile à comprendre, le port de Paspébiac s’appelle le port de New Carlisle. C’est à Paspébiac que se trouve le bureau de douane. » Toutefois, les mentions de New Carlisle sont nombreuses dans la littérature, et une évocation hâtive se trouve dans les journaux de Joseph Octave Plessis, datant de 1811, qui précise qu’il existe une douane dans une « petite ville en herbe nommée Carlisle ». Comme celui-ci distingue bien la bourgade de Paspébiac de la ville de New Carlisle, il semble exister une douane à New Carlisle, et non à Paspébiac, à ce moment. De même, en 1858, le commandant Fortin demande au « collector of customs » de récupérer les biens volés par les « rioters » et de les garder dans l’entrepôt de la Le Boutillier Brothers. Ainsi, bien qu’on ne sache pas qui ce douanier était, il semble bel et bien y avoir un douanier en 1858 à Paspébiac. Est-ce Robert Busteed? Ou alors John Fraser?

Dans tous les cas, par cette carte, nous pouvons inférer avec certitude qu’il existe une douane à Paspébiac avant 1872. La première douane pourrait toutefois être antérieure.

Via la carte de Murrison, 1872

Nos douaniers

 

Inconnue (circa 1855-?) Robert Busteed Dans lles Ddocuments de la Session de la Puissance du Canada puissance de 1873, on apprend qu’il est retraité de son emploi de douanier de Paspébiac, et qu’il avait été appointé le 4 mai 1855. L’oOn voit sa mention dans des documents liées au paiement de pensions au moins jusqu’en 1893.
1857-1873 John Fraser Une première mention de John Fraser est constatée en 1857, alors que Pierre Fortin précise qu’il est allé porter les « poids et mesures du gouvernement à M. John Fraser, de New Carlisle, l’inspecteur du revenu pour le comté de Bonaventure ». Dans les journaux de Daniel Bisson père, on peut voir que le 2 mars 1863, J. Fraser est élu comme trader à New Carlisle. On dit qu’il est « Esq. Collector ». De 1863 à 1874, J. Fraser est cité comme étant collecteur de douanes, mais les sources sont contradictoires, le citant tantôt à New Carlisle, tantôt à Paspébiac. En 1873, il est « superannuated » (il prend sa retraite). J. Fraser est décrit comme « an active, well-informed old Scotchman ». Dans les Chronicles of the St. Lawrence de 1878, on peut lire qu’il a accédé à son poste à Paspébiac en 1871. En 1872, il semble bien implanté à Paspébiac. C’est lui qui percevra le revenu local de l’intérieur de Québec. Il a aussi acquis des terres dans le canton de Mann. En 1875, est-ce que J. Fraser serait parti à New Glasgow, en Nouvelle-Écosse?
1874-1886 Théodore Robitaille De 1874 à 1886, c’est Théodore Robitaille qui semble être aux douanes de New Carlisle, et on ne voit plus aucune mention de la douane de Paspébiac. Le Dr Robitaille est médecin pour les hommes de Charles Robin dès 1857 et député conservateur de Bonaventure pendant plusieurs années, à l’échelle tant provinciale que fédérale. Il œuvre pour la liaison de la Gaspésie avec le reste du Canada.
1883-1912 Pierre-Clovis Beauchesne Pierre-Clovis Beauchesne est originaire de Bécancour. Dès 1884, on le cite comme agent consulaire et percepteur de douanes à Paspébiac (et parfois à New Carlisle), et il est présent dans la littérature jusqu’en 1912. Dans The cruise of the Alice May, daté de 1884, l’auteur se demande s’il gagne assez pour acheter des allumettes pour allumer sa pipe! Pierre-Clovis Beauchesne cumulera plusieurs autres fonctions, dont celle de député conservateur au Canada de 1874 à 1881, avant d’être destitué pour « undue clerical influence ». Avant sa carrière de percepteur de douanes, il avait aussi été inspecteur pour les pêches en 1870-1871. Il est également major dans la milice locale, où il a été appointé en 1882. Enfin, en 1886, il pensionne et loge des marins malades.
1893-1901 Hugh Christie Hugh Christie est maître de havre à Paspébiac dès 1877 et jusqu’à son décès en 1902. Fait intéressant, c’est lui le premier maître de havre de Paspébiac, parallèlement à ses fonctions d’agent préventif. Ainsi occupe-t-il cette fonction dès 1873, et il est à Paspébiac de 1893 à 1901. En 1894, il devient douanier jusqu’en 1901, soit jusqu’à son décès.
1902-1913 William Langler Kempffer Un grand besoin de personnel se fait sentir pour gérer le « service de mer »; William Langler Kempffer remplace Hugh Christie comme maître de havre en 1902. Il sera ensuite remplacé par Eugène Chapados en 1914. Kempffer est aussi douanier et agent préventif de 1902 à 1913 à Paspébiac.
1911-1914 T. C. Marcil En 1911, c’est T. C. Marcil qui est le percepteur de douanes. Il est encore en poste en 1913-1914. En 1901-1902, Charles Marcil siège aussi à la Chambre des communes pour le comté de Bonaventure. Selon Robert Rumilly, c’est lui qui aurait participé à l’élaboration de l’idée d’un port d’hiver à Paspébiac.
1914-1931 Edmond W. Legallais En 1914-1915, et ce, jusqu’à 1929-1931, Edmond W. Legallais est le percepteur de douanes. Il avait précédemment été appointé en 1916 comme officier pour le contrôle des bateaux (shipping master) à Paspébiac. Il possédait plusieurs bateaux, dont le Horsey.
1931-1947 Herb D. L. McKenzie Dès 1931, un dénommé H. D. L. McKenzie est percepteur de douanes à Paspébiac jusqu’en 1947. Il a précédemment été aux douanes de New Richmond.
1948 Léopold Ross En 1948, un dénommé Léopold Ross agit comme suppléant. Il était à Chandler en 1941 en tant que « customs excise enforcement officer ».
1949-1983 Réginald Nadeau Réginald Nadeau entre en poste à Paspébiac en 1949. À titre de douanier, ses fonctions sont notamment liées au transport maritime ainsi qu’au dédouanement des bateaux et de la poste internationale. M. Nadeau allait aussi souvent dédouaner des bateaux à New Richmond et à Gaspé. Le bureau de douane était alors situé dans le vieux magasin général Robin, avant d’être déplacé dans un nouveau bureau (voir photo en mortaise), puis à l’intérieur de l’Hôtel Poirier. Dès 1969, les douanes sont à l’intérieur de l’actuel bureau de poste. M. Nadeau prend sa retraite le 29 juillet 1983.
1984-1991 Claude Spratt Claude Spratt est le dernier douanier, et il obtient son poste en 1984. M. Spratt s’occupe surtout des colis postaux qui viennent de l’étranger et de tout ce qui vient par bateau par les navires étrangers. Il s’occupe aussi des ports de Chandler, dont le bureau de douane est sous sa gouverne.

Voici ainsi un petit aperçu de la vie consulaire à Paspébiac ainsi que de son impressionnante activité liée à la douane. Le ralentissement des activités économiques liées à la pêche causera l’annexion de certains postes de douane vers Gaspé et Paspébiac. En 1934, le village de Percé est placé sous la gouverne de Paspébiac pour la perception des douanes. En 1936, c’est au tour du bureau de Chandler.

Les douanes de Gaspé ont fermé en 1996 en raison de politiques de centralisation, alors qu’elles étaient établies depuis 1767. Quant à celles de Paspébiac et de Chandler, elles ferment leurs portes autour de 1991 au profit de Rimouski et de Montréal.

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