Premières mentions de Paspébiac

Récits de voyageurs, de cartographes et de religieux

Jacques Cartier (1534)

Le plus célèbre des récits de voyageurs est certainement celui de Jacques Cartier, qui relate sa visite à Paspébiac par un événement notable : celui de la rencontre d’un groupe de Mi’gmaq.

De même, cet extrait laisse entrevoir la place qu’occupait Paspébiac auprès des Mi’gmaq : notre village était alors un lieu de transit, de repos, une halte entre Ristigouche et la baie de Gaspé.

Nicolas Denys (1672)

 

Représentation de Nicolas Denys par Carole Doucet et la Distillerie Fils du Roy.

Le 17e siècle s’amorce sous le signe de l’attrait des fourrures, dépêchant plusieurs curieux sur notre territoire. Toutefois, les pêcheries continuent d’avoir la part belle de l’économie de la métropole. Nicolas Denys est l’un des premiers à parler formellement de Paspébiac et du processus de salaison dans son importante œuvre Description géographique et historique des costes de l’Amérique septentrionale, parue en 1672 :

« un cap que l’on nomme le petit Paspec-biac : il y a une rivière où les chaloupes se mettent à l’abry lorsqu’ils viennent faire leur degrat du grand Paspec-biac qui est à quatre lieues de là ».

En effet, Nicolas Denys est considéré comme l’un des pionniers acadiens de la région gaspésienne. Dès 1653, il acquiert de la Compagnie de la Nouvelle-France des droits sur la côte et les îles du golfe du Saint-Laurent, du cap Canso au cap des Rosiers, formant un vaste territoire. Il mettra notamment en place une compagnie de pêche et de traite avec les Premières Nations.

Colonisateur, entrepreneur et auteur, il fait paraître une œuvre importante, sa Description géographique et historique des costes de l’Amérique septentrionale; avec l’Histoire naturelle du païs en 1672.

Le saviez-vous?

La même année que la parution de cet ouvrage de Nicolas Denys, un autre Denys, Guillaume, esquissera ce qui sera la toute première carte sur laquelle « Paspec-biac » figure. Cliquez sur la carte ci-dessus!

Piarres Detcheverry (1677)

 

Voici la carte que Piarres Detcheverry réalise avec ses connaissances de la baie des Chaleurs.
Procuration de Bertrand Darotsbide à Jean Laborde (1755)

 

Joseph-Octave Plessis (1811)

 

Surprise : Joseph-Octave Plessis rencontre dans son voyage le «nommé Roussy», capitaine de bateaux!

Jean-Baptiste-Antoine Ferland (1836)

 

Richard Henry Bonnycastle (1841)

 

Thomas Pye (1866)

 

Joseph-Auguste Genand (1872)

 

Dans l’ouvrage de J.-A. Genand intitulé Notes de voyage : le golfe et les provinces maritimes, on peut lire ceci :

  • Paspébiac s’apparente à une ruche d’abeilles.
  • Les résidences entre Paspébiac et New Carlisle sont aussi coquettes que celles de Sainte-Foy, à Québec.
  • Un télégraphe en communication avec Québec vient d’être inauguré grâce au bon travail des messieurs Fortin et Robitaille.
  • Un télégraphe sous-marin devrait être prochainement inauguré. Celui-ci irait de l’Irlande au Groenland, jusqu’à la baie de Gaspé.
  • On projette de faire de Paspébiac un port d’hiver auquel sera arrimé un embranchement du chemin de fer Intercolonial.
  • New Carlisle et Paspébiac ont le potentiel d’être « des places de premier ordre », détrônant Cacouna et Tadoussac!
James MacPherson Le Moine (1872)

 

Sir James and Lady Le Moine. Source: Bibliothèque et Archives Canada/MIKAN 3218310

Samuel Greene Wheeler Benjamin (1884)

 

À l’origine, The cruise of the Alice May a été reproduit dans le journal Century Illustrated (référence complète : S. G. W. Benjamin, « The cruise of the Alice May », Century Illustrated Monthly Magazine, 27 [November 1883-April 1884]).

Aujourd’hui, les gravures de M. J. Burns qui illustrent The cruise of the Alice May se trouvent au Center for Louisiana Studies de l’Université de Lafayette, aussi en Louisiane. Ces lithographies sont accessibles en ligne sur la Louisiana Digital Library. Voici celles qui concernent Paspébiac :

 

Arthur Buies (1873)

 

Jean-Chrysostome Langelier (1884)

 

Victor-Alphonse Huard (1897)

 

Marjory MacMurchy (1901)

 

Margaret Grant McWhirter (1919)

 

John Mason Clarke (1923)

 

Des Paspéyas qui intriguent!

Un peu plus loin, Mason Clarke nous offre son interprétation des Paspéyas et rapporte les propos de l’abbé Ferland sur Emmanuel Brasseur.

L’auteur Auguste Béchard est également cité par Mason Clarke comme décrivant les Paspéyas « qui ne sont pas méchants, mais têtus; ce sont des grands enfants qui deviennent bruyants et batailleurs lorsqu’ils ont du whisky à bord ». Eh bien!

Joseph-Auguste Galibois (1928)

 

Eugène Cloutier (1967)

 

Dans l’ouvrage Le Canada sans passeport : regard libre sur un pays en quête de sa réalité, l’auteur souligne l’accent chantant des habitants de Paspébiac tout en remarquant une scène de mariage enjouée se déroulant près de l’église. Il remarque aussi la proportion démesurée de personnes albinos à Paspébiac… Mythe ou réalité?

George Francis Le Feuvre (1983)

 

Descriptions variées (publications gouvernementales, rapports, etc.)

The British dominions in North America, or, A topographical and statistical description of the provinces of lower and upper Canada, New Brunswick, Nova Scotia, the islands of Newfoundland, Prince Edward, and Cape Breton (1832)

 

 

Dans ce rapport de Joseph Bouchette, quelques lignes sont consacrées à l’occupation de Paspébiac occasionnée par l’industrie des pêches. Ensuite, l’auteur en précise les appareillages.

  • Entre autres, en ce qui a trait au patrimoine bâti, le banc de Paspébiac compte 8 maisons, 10 magasins avec une voilerie, des gréements, un mould loft pour les charpentiers de navire et 11 granges.
  • En 1832, il y a déjà une prison à New Carlisle et, pour les deux régions combinées (Paspébiac et New Carlisle), il y a 18 artisans.
  • On produit du blé, de l’avoine, beaucoup de patates et des pois.
Études sur les développements de la colonisation du Bas-Canada depuis dix ans  (1851 à 1861) constatant les progrès des défrichements, de l’ouverture des chemins de colonisation et du développement de la population canadienne française (1861)

 

Dans cette description tirée des Études sur les développements de la colonisation du Bas-Canada depuis dix ans : (1851 à 1861) constatant les progrès des défrichements, de l’ouverture des chemins de colonisation et du développement de la population canadienne-française, Stanislas Drapeau nous présente un portrait de « Paspébia » assez intéressant.

  • Quatre écoles y sont en activité, et elles sont fréquentées par 90 enfants.
  • Visiblement, la rue Saint-Pie-X est aménagée cette année-là.
  • En arrière de Paspébiac, il y a une forêt d’érables.
  • Plus à l’est (vers Hope ou Hope Town?), une autre route s’avance à l’intérieur du même canton, et il y a déjà un moulin à farine en fonction.
Mission field, a monthly record of the proceedings of the Society for the propagation of the Gospel in foreign parts (1885)

 

Dans cet ouvrage de 1885, le Lord Bishop du diocèse anglican de Québec mentionne, au cours de son voyage, plusieurs éléments sur Paspébiac. L’auteur souligne entre autres ceci :

  • Paspébiac est la première mission de cette église sur la côte gaspésienne et la plus populeuse. Il y a, conformément à la tradition, un presbytère.
  • En arrivant dans le village, il est surpris de voir tonner les canons des compagnies Robin pour le saluer.
  • Il conclut en saluant l’absence de communautés « protestantes sectaires ».
Forest, stream and seashore (1891)

 

Dans cet ouvrage intitulé Forest, stream and seashorepublié par l’Intercolonial en 1891, plusieurs passages soulignent l’importance de notre petite bourgade :

  • À Paspébiac, des bâtiments blancs avec garnitures rouges peuvent être vus du train.
  • L’industrie attirait son lot de curieux, comme le suppose l’attaque des corsaires américains à Paspébiac en 1778.
  • Des descriptions exhaustives de l’industrie de la pêche et de la morue accompagnent aussi ce récit.
Vastes champs offerts à la colonisation et à l’industrie : la Gaspésie. Esquisse historique, ses ressources, ses progrès et son avenir (1914)

 

Le magasin général Robin, Jones & Whitman (1906-1959), « le magasin le plus grand et le plus beau de toute la province ». Source : Peter Legros.
La Gaspésie : histoire, légendes, ressources, beautés (1930)

 

Dans cette publication du Bureau provincial du tourisme du ministère de la Voirie du Québec, plusieurs détails intéressants figurent dans l’entrée consacrée à Paspébiac.

  • On apprend que les trois quarts de la population sont de descendance canadienne-française, l’autre quart se composant d’Acadiens et de quelques centaines de résidants de langue anglaise.
  • Les grands axes de commerce sont l’agriculture, l’industrie laitière, la pêche et l’industrie du bois.
  • Paspébiac est un port d’escale de la compagnie Clarke Steamship, dont les bateaux à vapeur assurent un transport direct vers les grands centres.
  • Il n’y a pas d’hôtel, mais des maisons de pension.
  • Les lacs de l’arrière-pays de Paspébiac sont fréquentés pour la pêche à la truite et d’autres poissons.
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