Artiste : Enid Legros-Wise
Année : 1988
Matériel : Hydrocalmd (ciment à base de gypse, plus dur et plus fin que le plâtre de poterie, mais dont les propriétés de travail sont similaires); peinture au latex; plâtre; fibre de verre; résine (époxy); métal (fer); plastique; mousse de polyuréthane
Hauteur : 8 pieds (2 440 mm)
Technique de fabrication : sculpté; poncé; gravé; découpé; soudé
Description brève : L’œuvre est composée de trois formes les unes à côté des autres. Celles-ci se déploient dans un axe vertical et empruntent la forme conique avec le vide intérieur. La sinuosité des lignes et les variations d’épaisseur laissent jouer la lumière sur la blancheur de l’œuvre.
« D’une cuillère, à une Vague, à La Mer.
La Mer est née d’un ardent désir de créer une cuillère de porcelaine vraiment originale.
Cela a pris au moins une année avant que l’inspiration ne me vienne et cela s’est produit alors que je réalisais de petites cloches de porcelaine en forme de cône. Une ouverture à la tête du cône allait former le creux de la cuillère, et la base plus large, le manche… Pas une simple cuillère, puisque déposée à la verticale sur la table, elle se transformait en une jolie petite sculpture. Après deux ans d’essais et d’erreurs, la petite cuillère de porcelaine s’est transformée en une Vague de 15 pouces (380 mm) de hauteur, une pièce d’argile blanche cuite à basse température. Par la suite, six années de recherche ont conduit à l’élaboration de nouvelles formes, adaptées au mur, et composées d’un matériau autre que l’argile… La Mer.
Les Vagues et leur intégration architecturale, que j’ai nommées La Mer, ont marqué une étape importante de mon développement en tant qu’artiste : d’un travail à travers lequel je créais de petites pièces de porcelaine à celui de mettre en œuvre des pièces de dimensions plus importantes composées de matériaux variés.
J’avais à l’origine songé à nommer la pièce Vagues, mais en cours d’installation, j’ai été impressionnée par l’interprétation de l’œuvre que me transmettaient les nombreux visiteurs qui passaient par la forge du Site historique national du Banc-de-pêche-de-Paspébiac. Baleines, dauphins, narvals, coquillages, dunes, ivoire sculpté, voiles et vagues… autant d’éléments rappelant les océans et évoquant le roulement perpétuel de la mer. Ainsi, l’œuvre prit le titre plus global de La Mer. À vous tous, merci, le titre est vôtre.
Le privilège d’avoir travaillé à l’intégration de cette œuvre dans un des édifices des Robin dépasse largement le fait qu’il s’agisse d’une intervention au cœur d’un site historique d’importance nationale. Cet endroit évoque pour moi quelque chose de très personnel. J’ai des souvenirs d’enfance de ces édifices et des vastes espaces abandonnés qui les composaient, lesquels semblaient encore habités d’une présence presque tangible et même des voix du passé.
Si mon travail sur le site constitue un privilège parce qu’il est associé à de nombreux souvenirs, ce sont le soutien et l’encouragement reçus de la communauté qui m’ont le plus touchée. Je vous serai toujours reconnaissante d’avoir cru en moi et en mon travail. Vos encouragements m’auront permis de me dépasser en tant qu’artiste.
Si cette sculpture vous plaît, vous pouvez être fiers du rôle que vous avez pu jouer dans le fait qu’elle puisse prendre forme. »
Enid Legros-Wise, 1988
« From a spoon to a “Wave” to “The Sea” …
“The Sea” was born out of a fervent desire to design a truly original spoon in porcelain.
It took me at least a year before I was inspired with an idea and it happened when I was making small porcelain bells in the shape of a cone… the cutout in the tip of the cone would form the bowl of the spoon, the broad open base the handle… not just a spoon, but when stood upright on the table, a beautiful small sculpture. It took another two years of trial and error for the tiny porcelain spoon to grow into 15-inch “Wave” sculptures in a low-fire white clay, and then another six years before I could visualize these forms eight feet in height, adapted to the wall, and in a material other than clay (“The Sea”).
I think of the “Wave” sculptures and of the architectural integration “The Sea” as marking a giant step in my development as an artist, from making only small works in porcelain, to working in any size or medium. They represent great freedom in my creative work.
I had originally thought to call the sculpture “Waves”, but as we were installing it, I was thrilled that the local people passing through “La Forge” were enthusiastic in offering me their impressions… whales, dolphins, narwhals, sea shells, sand dunes, scrimshaw, sails, waves… everything to do with the ocean and the rolling movement of the sea. And so it became the all encompassing title “The Sea”. To all of you, the title is yours, and thank you.
For me, the privilege of doing this work in one of Robin’s buildings goes far beyond the fact that this is such an important historic site. For me this place is very personal. I have childhood memories of these buildings, and of how the abandoned spaces within them seem to hold the tangible presence and even the audible voices of the past.
If the privilege of doing this work here on this site is of great importance to me because of my memories, it is the encouragement from the people of the surrounding community that has so deeply touched my heart. I am forever grateful to you for the way in which you had faith in me. I am forever grateful for the way in which you encouraged me to stretch beyond myself as an artist.
If you are pleased with this sculpture, you can be proud of the part you played in bringing it into existence. »
Enid Legros-Wise, 1988