Paspébiac en littérature

Paspébiac dans la fiction

Marian Calhoun Légaré Reeves

Marian Calhoun Légaré Reeves est une autrice née à Charleston vers 1854. Elle commence l’écriture vers 1866 sous le pseudonyme Fadette.

Elle est particulièrement active à la fin du 19e siècle, et son lien avec la Gaspésie est un peu flou. Elle publie une série d’histoires dans la revue Arthur’s Home Magazine, dont ces courtes histoires : Wanted: A brother. A Halloween story (1890), A midsummer brownie (1891), For bread. An incident of the Queen’s Jubilee year in Canada (1891). Bien que sa production soit plus exhaustive que les histoires préalablement mentionnées, chacune de celles-ci traite de personnages à la limite de la fiction et de la réalité.

Wanted: A brother. A Halloween Story (1890)

Voici quelques fascinantes informations qui se trouvent dans ce récit :

  • On suit les aventures d’une dénommée Rose Clément, qui amorce le récit en pénétrant dans le parc menant à la « Winter-House », possiblement l’Auberge du Parc;
  • Elle est arrivée de Jersey sur un bateau, le 85, piloté par le capitaine Roméril;
  • Elle vient voir un dénommé Robert Clément, son frère, qu’elle n’a pas vu depuis des années. Toutefois, elle se trompe et parle plutôt à Claud Robin, qui a mal au bras;
  • Elle est rapidement dépassée par l’accent et le patois de Paspébiac;
  • Le 85 serait le premier bateau à être construit à Paspébiac, en 1785.

 

A midsummer brownie (1891)

Dans cette histoire, un dénommé Maurice Chêne d’Or prétexte être sur le chemin vers Carleton et s’enquiert de la direction auprès d’une brownie, qui signifie ici « lutine ». Il désire savoir où se trouve « Mrs Chêne d’Or » et si elle est à Carleton, ayant habité pendant quelque temps chez son oncle célibataire et ayant été employée des Robin à Paspébiac.

  • Sur la « Bay of Heats », les bateaux voguent comme des goélands de mer;
  • Chêne d’Or serait plutôt Cheddore, une vieille famille française de Jersey.

For bread. An incident of the Queen’s Jubilee year in Canada (1891)

Dans cette histoire, on suit Arsène, éprise d’un certain Aimé Trahan, alors qu’elle connaît l’un des événements les plus importants pour la ville de Paspébiac : la révolte des Paspéyas. En effet, l’histoire dépeint la ville telle qu’elle aurait pu ressembler au moment de la révolte des pêcheurs en famine, qui se révoltent à la suite de la faillite des Robin.
On y décrit, de manière fictionnelle, la scène du pillage des magasins et les barils de farine qui roulent du banc jusqu’au boulevard Gérard-D.-Levesque, anciennement nommé rue du Roi, boulevard Notre-Dame et le syntagme que l’on croise dans ce récit, Queen’s Road.
La pauvre Arsène voit son bien-aimé Aimé Trahan accusé pour un vol de farine qu’elle a elle-même commis afin de nourrir sa famille. L’histoire se termine alors qu’Aimé Trahan se fait injustement accuser de ce méfait et accepte cette peine pour que sa prétendante demeure libre et pour qu’elle puisse se marier à un meilleur parti…

Rodolphe Girard

Originaire de Trois-Rivières, Rodolphe Girard s’installe à Montréal avec ses parents dès l’âge de 12 ans. Il fréquente l’Académie commerciale et catholique avant d’être journaliste à La Patrie, puis à La Presse. En 1900, il publie son premier roman, Florence. Quatre ans plus tard paraît Marie Calumet, un autre roman qui est condamné par l’archevêque de Montréal, Mgr Paul Bruchési. Il perd son emploi de journaliste et quitte Montréal pour Ottawa. Il obtient un poste au journal Le Temps et devient traducteur des débats de la Chambre des communes. Il est recruté dans l’armée canadienne lors de la guerre de 1914-1918 et est promu au rang de lieutenant-colonel lors du deuxième conflit mondial, avant de prendre sa retraite en 1941. Au cours de sa carrière d’écrivain, il a écrit quatre romans, des centaines de contes, une dizaine de pièces de théâtre et des articles de journaux

Source : Encyclopédie de la mémoire québécoise, USherbrooke

Rédemption (1906)

Qu’ont en commun les destins de Jean et Sarah Maldemay, de Johnny Castilloux, de Jérôme Roussy, de Véronique Aspirot, de Romaine Castilloux et de l’abbé Doucet? Tous font partie de l’intrigue du roman Rédemption dans lequel la majeure partie de l’histoire se passe à Paspébiac. Dans cette histoire, qui occupe la première partie de l’ouvrage, un dénommé Réginald, originaire de Montréal, s’éprend d’une Romaine Castilloux, petite-fille de pêcheur. Après trois semaines de bonheur, pris de peur, Réginald quitte la jeune fille en lui laissant une lettre d’adieu. Romaine souhaite changer l’opinion de son bien-aimé, mais, un soir de septembre, elle prend le doris de son grand-père et décède en mer dans une tempête…

Y a-t-il des faits vécus dans cette histoire? Difficile à dire; toutefois, l’auteur mentionne, dans le roman, qu’il a été pendant quatre mois à Paspébiac.

Les illustrations de ce roman sont de Georges Delfosse.

Françoise la blonde (1906)

Françoise la blonde, c’est l’histoire d’Abel Horth, un pêcheur de 17 ans, fils de Rémi. Veillant sur sa mère malade, qui semble sur le point de mourir, il lui jure de faire éduquer son frère Jacques. Quelques années plus tard, Jacques est devenu médecin, et les deux hommes parlent de femmes avec lesquelles Jacques pourrait se marier. Jacques évoque son « faible » pour Françoise Aspirot et demande à son frère de l’aider dans sa conquête. Toutefois, Abel aussi s’est épris de la belle…

Abordant la jeune fille près du calvaire de Paspébiac, Abel ui avoue son amour. La jeune fille demeure muette. Le lendemain, une grande tempête s’abat sur la baie, et les embarcations des pêcheurs sont traînées au large. Abel tente de s’en sortir, mais périt dans les vagues. Le lendemain soir, Françoise tient le cadavre de son bien-aimé sur la plage, belle comme la Sainte Vierge. Puis, elle éclate de rire…

 

Le sacrifice (1912)

Dans cette pièce, qui est en quelque sorte une nouvelle mouture de Françoise la blonde, Rodolphe Girard reprend la barre de ses personnages principaux, Abel et Jacques Horth, leur mère, ainsi que Françoise Aspirot. La pièce est créée par Girard dans le cadre du 60e anniversaire de l’Institut canadien-français d’Ottawa.

Malheureusement, cet extrait n’est pas disponible en ligne. Il se trouve toutefois dans l’Almanach Rolland de 1926. Ci-haut, un résumé par Jean-Claude Germain.

Yves Thériault

Yves Thériault est l’un des écrivains les plus populaires du Québec. Né à Québec en 1915, il pratiquera divers métiers avant de devenir annonceur à la radio CHNC. Puis, il se met à l’écriture. Son premier livre s’intitule Contes pour un homme seul. Il se livrera aussi à la pratique de plusieurs formes d’art telles que des sketches radiophoniques, des téléthéâtres et des contes de toutes sortes. Pour son œuvre, il reçoit plusieurs prix prestigieux qui confirment son incroyable talent.

Moi, Pierre Huneau (2006)

Dans cet ouvrage, Yves Thériault explore les paysages de la Côte-Nord et de la Gaspésie. Pierre Huneau, un vieux pêcheur, habite sur la Basse-Côte-Nord et se raconte : il parle de son amour pour son épouse, de son amitié pour son homme engagé, qui lui a apporté de bons moments, mais aussi des malheurs. À la fin du récit, Pierre Huneau se retrouve seul, après avoir perdu toute sa famille dans un grave accident. (Source : Google Books)

Dans les quelques pages ci-contre, Pierre Huneau rencontre un homme qui lui demande ses origines. Précisant qu’il vient de Paspébiac, Pierre mentionne qu’il est un habile pêcheur.

Contes pour un homme seul (1943)

Cet ouvrage, qui comporte 18 contes au total, fait référence à la légende du bateau fantôme. En effet, des pêcheurs assis sur le quai auraient raconté à Yves Thériault, en 1938, que toutes les fois qu’une grande barque noire apparaît, des gens périssent. Cette « grand’barque noire » est connue à la fois des habitants de la Baie-des-Chaleurs, mais aussi de ceux de la péninsule acadienne. Voici d’ailleurs ce que l’ethnologue Catherine Jolicœur en dit dans sa recension d’écrits traitant du bateau fantôme :

Deux nouvelles de cet ouvrage traitent de Paspébiac : La grand’barque et La Jeannette.

Malheureusement, l'ouvrage n'est pas disponible en version numérique.

Amour au goût de mer (1961)

Dans ce roman très peu connu, Yves Thériault prend encore comme arrière-plan Paspébiac.

Il s’agit d’une œuvre mineure dans la production de Thériault et même, selon Gérald Godin, d’« un échec presque total ». Le sujet : les tribulations d’un jeune couple d’Italiens venus s’établir à Montréal. L’épouse est malade. L’homme n’a pas de travail. Ils rêvent de la mer gaspésienne…

Dans cette œuvre, la jeune Yvonne envoie son bien-aimé Pippo chez son oncle, à Paspébiac, pour apprendre les métiers de la mer.

Maurice le moruceau (1963)

Il s’agit d’un livre de contes historiques pour enfants vraiment hors de l’ordinaire! Ici, Yves Thériault nous propose d’explorer le personnage de Maurice le moruceau à travers deux contes : L’alouette de mer et L’héroïsme du moruceau. Ci-contre, le conte L’alouette de mer, qui relate les tribulations du pauvre petit Maurice, inquiet de ce qui l’attend lorsqu’il deviendra une morue. Qu’est-ce que cela signifie, au juste, être une morue? Envieux de la liberté des oiseaux et des hommes, Maurice rêve de devenir une alouette de mer; on racontera son histoire jusqu’au quai de Paspébiac…

Ce conte, abordant le passage de l’enfance vers le monde adulte, touchera les plus petits comme les plus grands.

À gauche, le conte L’héroïsme du moruceau s’ouvre sur les ennemis de la morue : les chiens de mer. Maurice le moruceau n’ayant jamais rencontré ces étranges créatures, il est pris de court lorsqu’un chien de mer poursuit à la course sa maman. Il va donc à la rescousse de celle-ci, et une surprise l’attend…

Serge Bouchard

L’homme descend de l’ourse

René Lévesque

Attendez que je me rappelle (1986)

René Lévesque est né à New Carlisle, à quelques kilomètres de Paspébiac. Malgré les quelques kilomètres qui le séparent du barachois, celui-ci allait s’y baigner dans sa tendre jeunesse avec sa petite amie, et nous offre quelques souvenirs dans sa biographie Attendez que je me rappelle.

André Vanasse

Emile Nelligan : Le spasme de vivre (1996)

Dans cet extrait, le lecteur suit les aventures de Marie-Rose Joseph, une Paspéya travaillant comme bonne dans la famille de David et Émilie Nelligan (les parents d’Émile Nelligan) à Montréal. Durant ce roman, notre héroïne s’ennuie de son petit patelin et regrette même de ne pas avoir été travailler pour la Charles Robin Company, pour y « dépecer les filets de morue dans l’énorme et puant entrepôt »!

Claude Le Bouthillier

Le feu du mauvais temps (1989)

Claude Le Bouthillier signe un roman historique sur la déportation acadienne et la destruction de bâtiments à Pabos, Grande-Rivière et Paspébiac lors de la Conquête anglaise. On y parle aussi de notre pionnier Pierre-Léon Roussy, tout comme les ancêtres basques, bretons, rochelais et normands.

"Un grand roman historique acadien. Au « Ruisseau », dans la Baye des Chaleurs, au pays de l'Acadie, Blancs et Mi'kmaqs vivent en harmonie. Une histoire d'amour, mais aussi celle de la recherche d'un fabuleux trésor alors même que les Anglais sont aux portes de l'Acadie." (Les libraires)
Pierre Turgeon

Le bateau d’Hitler (1988)

Dans cet ouvrage, notre protagoniste est le fils du gardien du phare sur la pointe de Paspébiac, qu’il avait par ailleurs construit en 1932. On y apprend qu’il y a jadis eu des chalets sur la pointe! L’histoire se déroule en 1932. Un peu plus loin dans le livre, on apprend qu’un bateau d’Hitler a été remorqué dans la rade de Paspébiac!

Par ailleurs, cet ouvrage est décrit comme étant dans le sillage du renouveau de la littérature engagée au Québec.

« Avec Le bateau d’Hitler, Turgeon veut démontrer, livrer une manière de thèse : celle de “l’intrusion de l’Histoire dans la conscience individuelle”, et sans aucun doute rappeler les devoirs de l’écrivain. » (Francine Bordeleau)
Noël Audet

Lombre de l’épervier (1988)

L’ombre de l’épervier, cet ouvrage classique sur Paspébiac, a été mis en scène à la télévision québécoise de 1998 à 2000. La série aborde plusieurs enjeux propres à la ruralité gaspésienne : la dominance des Robin sur les activités économiques, la multiethnicité gaspésienne, le retour de guerre de nos soldats…

Par ailleurs, la série présente un personnage du nom de Darosbille, dont les origines sont confuses!

Enfin, les références à Paspébiac sont nombreuses et fascinantes. Ci-contre, voyez une belle description de notre entrepôt Le Boutillier Brothers.

Toutes les saisons de la série télévisée L’ombre de l’épervier sont désormais en ligne.

Une affiche faisant la promotion du Site historique national de Paspébiac!
Josseline Deschênes

Barnabé la Berlue : le réveil du dragon (1988)

La falaise de Miguasha laisse apparaître le dragon des dragons qui sème la terreur dans la région gaspésienne. À sa poursuite, Barnabé et Alexis vivent une aventure pleine de mystères et d’émotions. Dans cet ouvrage de fiction, Josseline Deschênes narre l’histoire d’un monstre que l’on aurait vu tout près du magasin général! Ce monstre, qui longe le barachois, s’éloigne de plus en plus, et nos protagonistes le perdent de vue, à leur grand dam…

Louvigny Testard de Montigny

Au pays de Québec : contes et images (1945)

Ce récit présente l’histoire de Charlotte Binard, originaire de Paspébiac. Dans cet extrait, Charlotte cuit un cipaille [cipâte], dont la composition est abondamment détaillée. Miam!

Jovette Marchessault

Comme une enfant de la terre (1975)

D’origine innue, Jovette Marchessault est une artiste multidisciplinaire féministe dont la démarche a été racontée par Dorothy Todd Hénault dans son documentaire intitulé Les terribles vivantes.

Robert Hudon

Le maître de grave (2005)

L’ouvrage, qui relate l’histoire de travailleurs basques œuvrant pour la compagnie Robin, se déroule entièrement à Paspébiac. On y fait référence plus de 114 fois! Voici le synopsis du roman :

« À l’aube du 19e siècle à Paspébiac se joue le destin de Benjamin, “clos cul” de la famille basque. Il ne peut prendre place à bord des barges familiales qui ont déjà leur équipage. Son père se refuse à l’idée de voir son jeune fils cantonné au métier de gravier auprès de la compagnie Robin, seul employeur du lieu. Même s’il sait que tous les postes intéressants sont réservés aux Jersiais, il ne désespère pas de trouver une solution. Mais laquelle? Y parviendra-t-il? »

Robert Hudon est natif de Caplan, dans la Baie-des-Chaleurs. En 1972, ses affaires l’amènent à Paspébiac. Il y découvre une autre facette de la Gaspésie, celle de la pêche. Il apprend à connaître et à apprécier les descendants de ces gens venus d’ailleurs pour exercer les métiers liés aux pêcheries. En arpentant le banc, à l’ombre des bâtiments désaffectés des compagnies jersiaises, il s’interroge sur leur histoire. Difficile de départager la part de vrai dans les légendes, mais peu importe, ce vécu mérite d’être raconté. À défaut de narrer ce qui a été, il décide d’écrire ce qui aurait pu être. (Éditions du Septentrion)

Christophe Bernard

La bête creuse (2017)

Cet ouvrage de Christophe Bernard relate l’histoire de Victor Bradley, un nouveau facteur fraîchement débarqué de Paspébiac dans le petit village de La Frayère. En voici le synopsis :

« Gaspésie, 1911. Le village de La Frayère a un nouveau facteur, Victor Bradley, de Paspébiac, rouquin vantard aux yeux vairons. Son arrivée rappelle à un joueur de tours du nom de Monti Bouge la promesse de vengeance qu’il s’était faite enfant, couché en étoile sur la glace, une rondelle coincée dans la gueule. Entre eux se déclare alors une guerre de ruses et de mauvais coups, qui se poursuivra leur vie durant et par-delà la mort. Mais auparavant, elle entraîne Monti loin de chez lui, dans un Klondike égaré d’où il revient cousu d’or et transformé. Et avec plus d’ennemis. Il aura plumé des Américains lors d’une partie de poker défiant les lois de la probabilité comme celles de la nature elle-même : une bête chatoyante a jailli des cartes et le précède désormais où qu’il aille, chacune de ses apparitions étant un signe. Sous son influence, Monti s’attelle au développement de son village et laisse libre cours à ses excès - ambition, excentricités, alcool -, dont sa descendance essuiera les contrecoups. Près d’un siècle plus tard, son petit-fils François, historien obsessionnel et traqué, déjà au bout du rouleau à trente ans, est convaincu que l’alcoolisme héréditaire qui pèse sur les Bouge a pour origine une malédiction. Il entend le prouver et s’en affranchir du même coup. Une nuit, il s’arrache à son exil montréalais et retourne, sous une tempête homérique, dans sa Gaspésie natale, restée pour lui fabuleuse. Mais une réalité plus sombre l’attend à La Frayère : une chasse fantastique s’est mise en branle - à croire que s’accomplira l’ultime fantasme de Monti de capturer sa bête. Comédie truculente, parente des Looney Tunes et du tall tale américain, où affleure une mélancolie crépusculaire, La bête creuse dépeint une Gaspésie hallucinée, creuset de prodiges et d’exploits inouïs. »

 

Vincent Nadeau

Nous irons tous à Métis-sur-Mer (1993)

Nous irons tous à Métis-sur-Mer met en scène un certain Delarosbil. L’auteure, Lucie Delarosbil, en fait par ailleurs le résumé suivant :

« Bien que l’on croie, à cause du titre, devoir rencontrer un personnage en lien avec la pêche, “monsieur Delarosbil [...] est un éleveur honorable” pour la mère, mais qui “pue autant que ses gorets” pour Marie-Laure.

De son côté, le père le surnomme bonhomme Delarosbil et l’invite au réveillon pour sa fille qui n’en veut rien savoir. Pauvre de lui! Il termine sa courte mission romanesque en “malheureux Delarosbil” qui s’en retourne “épuisé et pompette”. »
Lina Savignac

La maison sur la grève (2010)

Cet ouvrage porte spécifiquement sur Paspébiac! En voici le synopsis :

« Sur la grève de Paspébiac, une petite maison jaune défie la mer et les saisons. Dans la péninsule gaspésienne, riche en poissons, les hommes deviennent pêcheurs de père en fils et Nérée Leblanc n’échappe pas à cette tradition. Comme tous les autres, il se soumet aux règles imposées par le tout puissant Jersiais, Charles Robin, qui monopolise le commerce du poisson. Dès leur mariage, Nérée et Loretta Leblanc adoptent une petite fille, gardienne d’un terrible secret. »
Paul Almond
Photo tirée de Erik Christensen/The Globe and Mail.

Paul Almond est un cinéaste, réalisateur, producteur et écrivain originaire de Shigawake. Après avoir longuement œuvré dans le cinéma et le théâtre, il se retire à sa maison de campagne à Shigawake, où il rédige la « Saga Alford, une série de huit romans d’aventures se déroulant en Angleterre et à Gaspé au Québec, entre les années 1800 et 2000, et s’inspirant de la vie de ses ancêtres pionniers » (DBC). Voici quelques-uns de ces ouvrages qui prennent tous pour scène principale le Paspébiac d’antan.

The deserter (2010)

Imaginez que vous êtes sur un vétéran britannique, ancré dans un estuaire du golfe du Saint-Laurent, vers 1800. Derrière les hautes falaises rouges se trouvent des centaines de kilomètres de nature sauvage inexplorée. Si vous quittez le navire et que vous vous faites prendre, vous serez considéré comme un déserteur – passible de mort de cent coups de fouet. Si vous sautez, les eaux glacées pourraient geler votre corps et réclamer votre âme. C’est votre seule chance de vivre dans le Nouveau Monde. Sautez-vous? Thomas Manning l’a fait, et avec son saut dans l’incertitude commence l’histoire épique d’une famille pionnière. 

(Traduction libre tirée de Goodreads)

 

The survivor (2012)

Thomas Manning, qualifié de déserteur de la marine britannique, est contraint de changer son nom en James Alford pour éviter la peine de mort. Déterminé à se forger une nouvelle vie en Gaspésie, il se démène pour survivre au rude paysage et gagner la main de Catherine Garrett. Après avoir travaillé dans des bois durs en dessous de zéro, il sauve la vie d’un orphelin travaillant dans une scierie, et gagne ainsi du bois crucial pour construire une ferme dans une nature sauvage intraitable. Mais d’abord, il doit combattre des brigands meurtriers pour sauver un taurillon affamé dont il espère qu’il sera le premier des bœufs dont il a désespérément besoin pour défricher sa terre. Enfin, survivant héroïquement à la pire famine de tous les temps au Canada, il affronte des bureaucraties implacables pour maintenir la ferme pour laquelle il s’est battu pour mettre en culture.

(Traduction libre d’Amazon)

The pilgrim (2013)

En 1896, Jack Alford est envoyé sur les rives granitiques du fleuve Saint-Laurent. Les aléas mettent sa vie en péril alors qu’il parcourt la côte en bateau et en traîneau à chiens. Son zèle pour le bien-être de ses paroissiens détourne Jack de sa romance. À travers les tempêtes estivales et les blizzards féroces, Jack apporte soin et leadership aux villages perchés sur les rives de granit venteuses du nord du Labrador et offre des enseignements inspirés dans des églises au sommet d’une colline qui servent de phares aux pêcheurs de phoques.

(Traduction libre tirée du site les Les Libraires)

The pionneer (2013)

La fascinante Saga Alford se poursuit avec James Alford, le déserteur, aux prises avec la vieillesse et des hivers féroces. Le départ de son fils et unique héritier, Young Jim, qui part en raquettes pour Montréal, à sept cents milles de là, l’attristera. Il retourne à l’Old Homestead et à sa communauté de pionniers. Son père vieillissant le recrute pour rallier des voisins récalcitrants afin de fonder une école et une église.

(tiré de Québec Amérique)

Poèmes

Gilles Bélanger et Joséphine Bacon
Monique Miville-Deschênes
Camille Laverdière
Guy Robert

Le tocsin des mots (1969)

Et le soleil a chaviré (1963)

Extrait d'un long poème de Guy Robert.
William Chapman

Paspébiac s’éveille
À peine l’aube glisse

Ses premières lueurs sur l’infini mouvant,

Que l’un des vieux pêcheurs de « faubourg » déjà hisse

Sa voilure ondoyante au souffe âpre du vent.

Incliné sur le flanc, le coquet bateau sille

Avec un clapotis gai comme le réveil,

Battant la marche à toute une blanche flotille

Qui cingle, alertement, le cap sur le soleil.

Un groupe de vaillants s’en va jeter les lignes

Au «mitan» de la Baie où «mord» le poisson «franc».

Les voiles au lointain semblent des vols de cygnes

Traînant l’ombre de leurs ailes sur le flot blanc.

À cent brasser du «pier» un trois-mâts appareille;

Au bocage l’oiseau prélude sous le pin,

Soudain un bruit de chaîne arrive à notre oreille,

Le vieil «éclaireur» vient de jeter le grappin.

Aussitôt douze «boats» mouillent l’ancre à la ronde;

Et les «crocs» appâtés vont plongeant, replongeant…

Et l’on tire à foison de la vague profonde

Les voraces «haddocks» aux nageoires d’argent.

Quels frétillants amas de chair vertigineuse !

Tout un banc tombe aux mains des Paspéyas adroits;

Et lorsque midi luit sur l’onde moutonneuse

La flotille gaîment revient au «barachois».

Leur cargaison livrée au maître de la «grave»,

En hâte, pour dîner, tous rentrent sous leurs toits.

Au moment de trancher le pain bis, l’aïeul, grave

Et le front baissé, fait sur l’entame une croix.

Après un court repas, ces hommes forts et graves,

Qui tout à l’heure encor narguaient le gouffre amer,

Engerbent, jusqu’au soir courbés sur les «emblaves»,

Les lourds épis de blé qu’ils «métivaient» hier.
Les Paspéyas
Leur coeur, constamment,

flotte entre l’onde et la terre.

En labourant le sol si calme des aïeux,

Ils songent, incinstants, à quitter la jachère

Pour courir sillonner les flots tumultueux.

Pendant que la senteur de la glèbe les grise,

Sur l’épais gazon vert ou le long guéret brun,

Ils rêvent de humer le varech dont la brise

Ce matin leur soufflait l’âcre et subtil parfum.

Fascinés par la vague, ils raillent la Science

Qui voudrait enrichir leur terroir appauvri,

Et l’attrait des guérets que leur main ensemence

Leur fait presque haïr la mer qui les nourrit.

À chaque aube nouvelle, ils partent pour la pêche;

Tous les soirs, dans les prés que Dieu seul irrigua,

Ils mouillent de sueur la faucille ou la bêche,

Et bien rares pour eux sont les jours de «dégrat».

Sur les eaux, leur adresse égale leur courage;

Et quand le vent glacé d’automne bat les flots,

Il est beau de les voir manoeuvrer sous l’orage,

L’Arvor n’a jamais eu de plus fiers matelots.

Leurs nerfs d’acier les fait triompher des tempêtes;

À nul de ces pêcheurs le «suet» n’est fatal;

Une longue vieillesse auréole leurs têtes.

Tous s’éteignent tournés vers le grand Banc natal.

Entourés d’êtres chers, entre les bras du prêtre,

Ils meurent, résignés, sans crainte et sans remords,

Près des premiers sillons tracés par un ancêtre,

Dans les obscurs logis oû leurs pêres sont morts.

Ils reposent en paix dans leurs fosses profondes,

À l’ombre du clocher qu’ils avaient tant aimé,

Bercés dans leur sommeil par le souffle embaumé

Qui caresse en passant les côteaux et les ondes.

William Chapman (1850-1917)

Georgette Lacroix
Gérald Godin
Jean Bruchési
Nombreux, ils sont venus, les gens de «par en-bas» ;
Et voyez-les dans l’eau qui monte à leur ceinture.
Couper l’herbe marine est une tâche dure ;
Mais ils sont courageux et forts les «Paspéias».
 
 
Sous le soleil ardent, ils ne s’arrêtent pas ;
Et comme s’ils allaient à joyeuse aventure,
Ils chantent vers le large et battent la mesure
Au mouvement rythmé de leurs solides bras.
 
 
Les herbages coupés flottent à la surface ;
Entre de lourds billots, le vent les pousse en masse ;
On traîne les billots au bord ; ce n’est qu’un jeu.
 
 
Quand le froid les saisit, les hommes se redressent,
Et l’on peut voir, au lieu de leurs faux qu’ils abaissent,
De fins croissants d’argent plonger dans le flot bleu.
Philippe Garon

Ce poème de l’auteur gaspésien Philippe Garon fait partie d’un recueil intitulé Ton dictionnaire du bout de la terre :

"Publié il y a maintenant un an par les éditions Perce-Neige, Ton dictionnaire du bout de la Terre est un véritable OLNI (objet littéraire non identifié). En effet, le livre rassemble en ordre alphabétique 132 textes portant sur la Gaspésie. Ceux-ci abordent parfois le yin et d’autres fois le yang de la région... Pour réaliser ce projet dédié à son fils, l’auteur a collaboré avec plus de 200 personnes, dont Frédérick DeRoy pour les photographies, et Guillaume Arsenault pour la musique." (tiré de la page Facebook du Dictionnaire du bout de la terre).

Une bande sonore accompagnant cet ouvrage a été conçue par le musicien Guillaume Arsenault. Cliquez sur l'image pour l'entendre !

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