Le couvent Notre-Dame (ou Vieux-Couvent), aujourd’hui l’hôtel de ville de Paspébiac, est un bâtiment d’influence cubique, avec toit pavillonnaire en tôle à baguettes, qui a été construit en 1940. Deuxième couvent de la congrégation des Sœurs de Notre-Dame-du-Saint-Rosaire, il est érigé près du terrain du premier couvent, construit en 1911, et fermera ses portes en 1992. Il se situe sur un terrain comprenant son presbytère, construit en 1929, ainsi que l’église Notre-Dame-de-la-Purification de Paspébiac, qui fait plus largement partie de la paroisse de Notre-Dame-de-la-Purification de Paspébiac, érigée canoniquement en 1860. L’arrondissement dans lequel le bâtiment se situe a été cité comme « aire patrimoniale et touristique » par la Ville de Paspébiac en 2003. En 2009, la Ville crée un nouveau quartier, le Vieux-Paspébiac, pour encercler son noyau villageois.
Le bâtiment sera cité par la Ville de Paspébiac comme monument historique en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel en 2007.
En 2009, le gouvernement du Québec accorde une aide financière pour la réfection du Vieux-Couvent. Les travaux, qui s’échelonnent de 2011 à 2012, comprennent la démolition de l’ancienne école Notre-Dame et la construction du Centre culturel adjacent au couvent.
En 2012, le Centre culturel de Paspébiac est érigé de manière adjacente au bâtiment. La même année, le bâtiment est reconverti en hôtel de ville. En 2021, la radio CHNC installe ses locaux au premier étage du bâtiment.
Ce bien immobilier a été mentionné dans un important inventaire du patrimoine immobilier réalisé en 1990 ainsi que dans l’Inventaire du patrimoine architectural de la Gaspésie de 1997, et il est inclus dans la zone patrimoniale et touristique déterminée par le plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) de la Ville de Paspébiac.
Le couvent a été construit en 1940 sous la direction d’Edmond Castilloux et de James Mauger. L’architecture du bâtiment se définit comme un style vernaculaire d’influence cubique. Il arbore un plan de forme carrée et possède un frontispice d’entrée en saillance. Il a deux étages et demi.
Selon certaines sources, le couvent aurait été construit sur le même emplacement que l’ancien cimetière.
Un logement au rez-de-chaussée du couvent servait à héberger les institutrices. Cinq salles de classe sont aménagées en 1940. Lors de l’inauguration, le chauffage est à l’eau, et il n’y existe pas de fosse septique. Le bâtiment est clôturé des quatre côtés. Il y a alors un « puits dans la cave », automatique, ainsi que des abreuvoirs dans les corridors.
Une annexe en préfabriqué s’ajoute au sud-ouest du bâtiment plusieurs années plus tard.
Carré
- Revêtement dominant des murs extérieurs
Avant les restaurations, le couvent était constitué de bardeau d’asphalte à motif de brique. Aujourd’hui, le revêtement est en planches à clins (déclin de bois) de pin.
2,5
La galerie avant est pourvue d’une balustrade en bois. Le pontage de la galerie a été refait en planches de bois.
Pavillonnaire en tôle à baguettes. Il s’agit de la toiture d’origine.
Frontispice d’entrée
Cadres de pin massif et double verre
Statuts
- Statut : Cité
- Catégorie : Immeuble patrimonial
- Autorité : Ville de Paspébiac
- Date : 2008
L’ancien couvent Notre-Dame présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Par ses dimensions et ses formes, l’édifice s’apparente à un type d’architecture résidentielle de la première moitié du 20e siècle, soit la maison cubique. Le modèle, communément appelé « four square houses » aux États-Unis, apparaît vers 1890. Les catalogues d’architecture favorisent sa diffusion dans toute l’Amérique du Nord. Ce type résidentiel devient rapidement très populaire, entre autres grâce à son volume simple et spacieux. L’ancien couvent Notre-Dame présente les principales caractéristiques de ce modèle par son plan carré, son élévation de deux étages et demi, son rez-de-chaussée surélevé, sa galerie couverte par un toit indépendant et sa toiture en pavillon. Ce type architectural est fréquemment utilisé pour la construction de bâtiments institutionnels dans plusieurs paroisses modestes au Québec.
L’ancien couvent Notre-Dame présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il témoigne de l’œuvre de la congrégation des Sœurs de Notre-Dame-du-Saint-Rosaire, à Paspébiac. Fondée en 1875 par Élisabeth Turgeon, cette congrégation se consacre à la formation des institutrices et à l’enseignement dans les lieux où le besoin est le plus urgent. Elle est connue sous l’appellation des Sœurs des Petites-Écoles jusqu’en 1891. La communauté s’installe dans la municipalité en 1911 pour prendre en charge l’école du village, qui compte alors 110 élèves. Le nombre d’élèves augmente sans cesse, ce qui amène la construction de l’actuel couvent Notre-Dame à l’ouest de l’église en 1940. En raison des modifications apportées aux structures scolaires à partir des années 1950, la vocation du couvent change. Les religieuses continuent de s’occuper de l’éducation chrétienne des élèves de la région. L’ancien couvent Notre-Dame témoigne ainsi de l’importance de la congrégation religieuse dans l’éducation des enfants de la municipalité.
Le couvent de Paspébiac présente aussi un intérêt patrimonial pour ses valeurs historique et paysagère reposant sur son implantation. Le bâtiment est situé en retrait de la voie publique et à proximité du cimetière où se trouve un calvaire. Ces éléments forment le noyau religieux de la paroisse de Notre-Dame-de-la-Purification, aménagé à cet endroit depuis la seconde moitié du 19e siècle. La localisation de l’église près de la baie des Chaleurs contribue également à son intérêt. Ce couvent présente des caractéristiques intéressantes données par l’ensemble architectural dans lequel il se situe et comprenant un calvaire, un charnier, un cimetière, un monument et un presbytère.
Selon l’inventaire du patrimoine immobilier de 1990, le couvent est doté d’une excellente valeur patrimoniale et d’un bon potentiel touristique. Dans l’Inventaire du patrimoine architectural de la Gaspésie de 1997, la valeur didactique et l’état de conservation sont considérés comme excellents. Son potentiel touristique est également évalué comme étant bon.
Les éléments caractéristiques de l’ancien couvent Notre-Dame liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent notamment :
- sa situation dans l’ensemble institutionnel de Notre-Dame-de-la-Purification, dans la municipalité de Paspébiac;
- son volume, dont le plan carré, l’élévation de deux étages et demi, le toit en pavillon ainsi que le style architectural qu’il incarne, soit le modèle cubique;
- les matériaux, dont la couverture en tôle à baguettes et le bois des éléments architecturaux;
- les ouvertures, dont leur organisation symétrique en façade, la porte principale avec imposte et baies latérales, les fenêtres rectangulaires, dont certaines jumelées, et les grandes lucarnes en appentis;
- la galerie couverte par un toit soutenu par des piliers massifs.
Il existait, avant la fondation du couvent, une forme d’éducation à Paspébiac remontant aussi loin qu’en 1827. À ce moment, un maître instituteur, François Lebrun, dirige une première école gouvernementale dans la région. Par ailleurs, la mission de Paspébiac compte quatre écoles en 1859. Deux commissaires d’école paspéyas sont nommés dès 1864 pour le comté de Bonaventure : messieurs Jean Loisel et Abraham Castilloux. En 1867, il y a deux écoles à Paspébiac. Dix ans plus tard, l’école de Paspébiac est incendiée. En 1894, il y a quatre écoles dans le canton de Cox : deux écoles catholiques et deux écoles protestantes. En 1908, sept écoles sont en activité.
En 1909, une sœur du Saint-Rosaire arrive à Paspébiac, en plus de deux institutrices. En effet, à la demande de l’abbé Thomas-Cyprien Duret, trois sœurs de Notre-Dame-du-Saint-Rosaire se rendent à Paspébiac pour prendre la direction de l’école du village. Ce sont les sœurs Marie de Sainte-Agnès-de-Jésus (Flavie Deschênes), Marie-Auxiliatrice (Attala Caron) et Marie de Saint-Majorique (Bernadette Bouchard).
Dès 1914, les religieuses préparent des jeunes filles pour le brevet d’enseignement primaire. En septembre 1915, l’arrivée d’une maîtresse anglaise est saluée avec satisfaction. Une troisième maîtresse de classe avait été demandée au mois de mai, sœur Marie de Saint-Sigismond.
En 1917, on compte 700 élèves répartis dans trois classes : 19 au cours modèle, 35 au cours élémentaire et 53 au cours préparatoire. En 1932, l’enseignement de la musique commence pour une dizaine d’enfants de tous âges. Le nombre d’élèves s’accroît sans cesse, ce qui amène, en 1940, la construction de l’actuel couvent Notre-Dame, à l’ouest de l’église.
Un nouveau couvent est en effet construit en septembre 1940. Dans une chronique paroissiale, on écrit que « la construction de notre vaste école est terminée : huit classes confortables et attrayantes, salle de réception avec théâtre, locaux pour la musique, bureau de la directrice. » Un musée agricole y est inclus. Les institutrices sont alors des sœurs de Notre-Dame-du-Saint-Rosaire ainsi qu’une institutrice laïque, Mlle Séphora Chapados. Chaque année, on s’ingénie à organiser les fêtes de la Sainte-Catherine, de la Sainte-Cécile et le grand pique-nique communautaire de la fin de l’année où on reçoit sa part de gâteries, où on peut jouer, courir et danser, et où on s’exprime dans un concours d’amateurs.
En 1947, la construction du couvent Notre-Dame-du-Sacré-Cœur, voué à l’enseignement des garçons, est amorcée, séparant les garçons des filles. En septembre 1949, il ouvre ses portes, recevant ainsi les garçons. Il sera en fonction jusqu’au départ des frères, en juillet 1959. Il est détruit par un incendie en 1991.
En 1950, il y a 14 écoles en fonction à Paspébiac, dont le couvent, le Collège du Sacré-Cœur et les écoles de rangs.
En 1956, le Cercle des Jeunes Naturalistes (CJN) invite toute la Gaspésie à visiter son exposition qui sera tenue au couvent les 1er, 2, 3 et 4 juin 1956. Ce cercle étudie la nature sous tous ses aspects : le ciel, la terre, la mer, la forêt.
En 1958, la paroisse de Saint-Pie-X se détache de celle de Notre-Dame de Paspébiac, et une église, un couvent ainsi qu’un centre communautaire sont érigés. Le lendemain de son intronisation, en plus d’assumer ses fonctions pastorales, le curé Molloy continue ses démarches afin d’aménager physiquement la paroisse. Notamment, le 19 août 1958, il se rend à Rimouski dans le but de demander, pour l’école paroissiale projetée, les services des Sœurs du Saint-Rosaire. Le même jour, il va à Québec afin de réclamer du Département de l’instruction publique la construction d’un couvent à Saint-Pie-X.
Les Sœurs de la congrégation Notre-Dame arrivent à Paspébiac l’année suivante pour s’occuper des enfants qui franchissent les portes du couvent de Saint-Pie-X. L’école neuve ouvre grandes ses portes pour accueillir les élèves des rangs du Ruisseau et de la Rivière : 85 filles et 90 garçons répartis en six classes. Mlles Bernadette Aspirot, Jeanne Parisé, Lilas Grenier et Jeanne Chapados s’associent aux deux religieuses enseignantes pour dispenser aux enfants science et éducation. Le lundi 23 novembre 1959, le couvent ouvre ses portes pour recevoir 175 élèves très heureux de venir en classe. Quatre institutrices laïques et deux religieuses se partagent ces jeunes de la première à la cinquième année. Ce couvent fermera ses portes en 1995.
En 1971, la polyvalente ouvre ses portes.
Un peu plus tard, un bâtiment mitoyen en préfabriqué s’ajoute au couvent, ce qui permet de desservir la population jusqu’en 1992. Cette année-là, le bâtiment est abandonné et cédé par la commission scolaire à la fabrique Notre-Dame de Paspébiac.
En 2001, une institution bancaire dépose une offre pour le démolir et construire une succursale. L’offre est refusée. En 2003 et en 2004, un comité de sauvegarde pour le Vieux-Couvent est créé.
En 2007, des consultations publiques se tiennent pour assurer un avenir au bâtiment, et la Ville cite le couvent comme monument historique. Un avis de motion de citation du bâtiment du couvent Notre-Dame à titre de monument historique est proposé, puis adopté unanimement en décembre 2007.
En 2009, le gouvernement du Québec accorde une aide financière pour la réfection du Vieux-Couvent. Les travaux, qui s’échelonnent de 2011 à 2012, comprennent la démolition de l’ancienne école Notre-Dame et la construction du centre culturel adjacent au couvent.
Références
Monographie de Paspébiac
Inventaire des lieux de culte du Québec
Histoire du Québec https://histoire-du-quebec.ca/pasbebiac
Archives du Diocèse de Gaspé