Description
L’église Notre-Dame-de-la-Purification de Paspébiac, construite en 1960, est une église de plan rectangulaire, avec chœur en saillie au chevet plat, et coiffée d’une toiture de tôle. Elle se situe sur un terrain comprenant son presbytère, construit en 1929, ainsi que l’ancien couvent, maintenant reconverti en hôtel de ville. Elle fait plus largement partie de la paroisse de Notre-Dame-de-la-Purification de Paspébiac, érigée canoniquement en 1860. L’arrondissement dans lequel le bâtiment se situe a été cité comme « aire patrimoniale et touristique » par la Ville de Paspébiac en 2003. En 2009, la Ville créait un nouveau quartier, le Vieux-Paspébiac, pour encercler son noyau villageois.
Son orgue électropneumatique Casavant, disposé à l’avant de la nef, est le seul orgue au Canada placé de cette façon.
Ce bien immobilier a été inventorié par la Ville à titre de patrimoine bâti significatif. Il a été mentionné dans l’inventaire du patrimoine immobilier effectué par la firme Bergeron Gagnon en 1990, ainsi que dans l’Inventaire du patrimoine architectural de la Gaspésie de 1997.
Son orgue électro-pneumatique Casavant, placé à l’avant de la nef, est le seul orgue au Canada placé de cette façon.
Ce bien immobilier a été inventorié par la Ville à titre de patrimoine bâti significatif. Il a été mentionné dans l’Inventaire du patrimoine immobilier effectué par la firme Bergeron Gagnon en 1990 ainsi que dans l’Inventaire du patrimoine architectural de la Gaspésie de 1997.
Détails architecturaux
L’église a été construite entre 1958 et 1960 par l’entrepreneur Marcel Montreuil et selon les plans de l’architecte Edgar Courchesne (1903-1979). Celui-ci était un disciple montréalais du moine bénédictin Dom Paul Bellot. Toutefois, l’architecture de l’église n’est pas un exemple typique du dombellotisme. Elle arbore un plan en forme de croix latine et une allure plus monumentale que le veut le style.
Elle a été construite à la demande de l’abbé Louis-Nelson Laffoley sur le même emplacement que l’église qui a été incendiée. La construction a été complétée vers la fin de 1960, et le sous-sol a été aménagé temporairement pour les célébrations eucharistiques, dont la première a été la messe de minuit de 1960. En mai 1961, les gens ont pu assister à une première messe solennelle. La bénédiction des cloches s’est faite peu après l’inauguration de l’église, le 22 octobre 1961.
En 1987, un orgue électropneumatique de 36 jeux répartis sur 3 claviers et pédaliers est inauguré par l’organiste Cécile Aspirot-Bourque.
Sont faits de béton armé les empattements des murs, les pilastres, les colonnes, la cheminée, les escaliers et le perron, notamment. Sont faits de béton ordinaire les murs extérieurs, les bases de la fournaise, les puisards, les planchers du sous-sol, la marquise et les gradins des autels. Il s’agit dans les deux cas de ciment Portland. Sont faits de bois lamellé les arches de la nef et du chœur ainsi que la charpente des plafonds de la sacristie, les deux arches au-dessus de la tribune d’orgue et les poutres au-dessus des transepts. Le bois est du sapin de Douglas. Six arches composent la nef, et trois arches complètes sont situées dans le sanctuaire. La flèche de clocher est faite en charpente de fer à angles. La voûte est en mur de brique. Sont faits de pierre à chaux les paliers, les marches et les contremarches du perron principal; les seuils de porte; les socles de statue pour les deux autels latéraux. Sont faits de pierre de granit le revêtement des murs extérieurs à partir de la ligne du béton jusqu’à la corniche ainsi que le revêtement extérieur des murs du clocher à partir de la ligne du béton jusqu’à la flèche. La cheminée au-dessus du toit de la sacristie est également faite de pierre à chaux. La pierre bosselée a été utilisée pour les murs intérieurs de l’église et du clocher. Les portes sont faites de pilastres et de linteaux en pierre bouchardée. La cheminée est faite de pierre et de brique. Les toits inclinés, les transepts de la sacristie, les murs du chœur et le mur arrière de la nef sont faits de bardeaux d’asphalte. Les croix de façade et du clocheton sont en fer soudé et peint. Les fenêtres sont constituées de verre clair ordinaire, de verre cristal, de verre de couleurs blanc, ambre et bleu, et de verre dépoli « medium Arctic ». Les murs intérieurs et extérieurs sont faits de peinture à l’huile.
Les trottoirs sont faits de ciment.
12 932 pieds carrés
Béton
Béton
En bois lamellé
Bloc de béton, céramique et plâtre
Béton coulé et tuile céramique
Bois mou
Fonte
Cuivre
Rectangulaire, avec chœur en saillie au chevet plat
Nef à trois vaisseaux, tribunes arrière, baptistère
Arc polygonal
- Revêtement dominant des murs
Plâtre
- Revêtement de la voûte ou du plafond
Tuile acoustique
- Revêtement dominant de la façade principale
Pierre taillée
- Revêtement dominant des murs
Pierre taillée
1
Détaché
Pierre taillée
Béton
En bâtière
En tôle
En bardeau d’asphalte
Bois massif
Châssis à guillotine et ouvrant à bascule. Tablettes de fenêtres en ciment lisse, poli et en pente
Statuts
- Statut : Inventorié
- Catégorie : Immeuble patrimonial
- Autorité : Ville de Paspébiac
- Date : 1990
Valeur patrimoniale
Le bâtiment présente un intérêt patrimonial d’abord pour sa valeur architecturale intéressante. Typique de l’architecture moderne, cette église comporte des caractéristiques intéressantes données par l’ensemble architectural dans lequel elle se situe et comprenant un calvaire, un charnier, un cimetière, un monument et un presbytère. L’église a une superficie de 92 pieds de largeur sur 173 pieds de longueur, et elle a une capacité de 902 places assises dans la nef. Elle est située dans le centre-ville de Paspébiac, également considéré comme le Vieux-Paspébiac, zone protégée. L’église compte trois autels ainsi que plusieurs tabernacles et courtines.
L’église Notre-Dame-de-la-Purification de Paspébiac présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. En effet, il s’agit d’un bel exemple d’un courant d’architecture moderne qui a marqué la période de l’entre-deux-guerres jusqu’aux années 1970. Un courant rationaliste imprègne le milieu architectural et incite à harmoniser l’intérieur et l’extérieur selon des considérations fonctionnelles. Toutefois, alors que le plan carré prend de l’ampleur et de l’importance dans ce courant, l’église Notre-Dame-de-la-Purification de Paspébiac représente un bon exemple de plan longitudinal qui s’avèrera plutôt rare pour l’époque. Elle représente toutefois un excellent exemple d’architecture liturgique moderne par l’utilisation de béton et l’asymétrie de son volume.
Ce bâtiment présente également un riche intérêt patrimonial relativement à l’histoire de sa paroisse. En effet, la paroisse Notre-Dame-de-la-Purification est érigée en 1796, et son premier missionnaire résident sera l’abbé François-Xavier Tessier (1815-1890) en 1845. Paspébiac sera desservie par voie de mission de 1796 à 1860. La paroisse a été érigée canoniquement le 28 mars 1860 par Mgr Pierre-Flavien Turgeon, archevêque (1850-1867), et les registres ouvrent la même année. Le premier curé résident arrivera en 1861; il s’agira de l’abbé Charles-Godefroi Fournier. À ce moment, la paroisse s’étend sur les territoires des cantons de Hope et de Cox. La municipalité de Paspébiac a été érigée le 1er février 1877, et celle de Paspébiac-Ouest, en 1922. Les églises se succéderont jusqu’au 19 avril 1957, un Vendredi saint, année durant laquelle la dernière église est la proie d’un violent incendie. C’est à ce moment que la paroisse de Notre-Dame-de-la-Purification se scinde en deux. Deux églises sont alors construites simultanément : la nouvelle église de Notre-Dame-de-la-Purification de Paspébiac et celle de Saint-Pie-X.
L’église de Paspébiac présente aussi un intérêt patrimonial pour ses valeurs historiques et paysagères reposant sur son implantation. Le bâtiment est situé en retrait de la voie publique et à proximité du cimetière où se trouve un calvaire. Ces éléments forment le noyau religieux de la paroisse de Notre-Dame-de-la-Purification, aménagé à cet endroit depuis la seconde moitié du 19e siècle. La localisation de l’église près de la baie des Chaleurs contribue également à son intérêt.
Selon l’inventaire du patrimoine immobilier de 1990, cette église est dotée d’une excellente valeur patrimoniale et d’un bon potentiel touristique. Située dans le Vieux-Paspébiac, elle jouit d’un environnement patrimonial d’exception. Dans l’Inventaire du patrimoine architectural de la Gaspésie de 1997, la valeur didactique et l’état de conservation sont considérés comme excellents. Son potentiel touristique est également évalué comme étant bon.
Éléments caractéristiques
- Murs intérieurs recouverts de plâtre et décorés de bois de chêne
- 286 bancs en chêne
- Pierre bosselée pour les murs et pierre bouchardée décorative en granit naturel
- Perron principal en dalle de deux pouces en pierre à chaux
- Mobilier fait en chêne rouge américain de la Virginie, texture molle, type des Appalaches
- Décors au noyer noir
- Maître-autel, autels latéraux et balustrade en marbre
- Voûte en arc polygonal avec tuiles acoustiques
- Une situation très près de la route
- Revêtement extérieur en pierre taillée
- Toit en bâtière
- Clocher latéral de 128 pieds de hauteur (cloches : fa, 1 200 livres; la, 800 livres; do, 400 livres)
- Une croix qui mesure 13 pieds de hauteur avec son coq qui surplombe la flèche
- À l’épreuve du feu
Information historique
L’église Notre-Dame-de-la-Purification de Paspébiac est érigée sur les bases de l’église antérieure, incendiée en 1957. Il ne s’agit toutefois pas de la première église, mais il existe d’importants écueils sur le plan de la construction des églises précédentes ainsi que de celle qui aurait brûlé. Les recherches d’Auréla Cyr, R.S.R., précisent qu’« elle avait été construite en 1879 ». Même chose du côté de la Monographie de Paspébiac, dans laquelle on peut lire qu’« en 1877, nous recevons un nouveau curé, soit M. Cyprien Larrivée, et c’est en 1879 que ce dernier fit construire une nouvelle église à l’emplacement de celle que nous possédons présentement. Celle que nous avions obtenue auparavant, étant plutôt vieille, fut simplement détruite ». Bona Arsenault corrobore les dires voulant que Cyprien Larrivée ait fait construire une église (et un presbytère en 1878), mais les dates ne concordent pas. On mentionne ici que cette construction aurait plutôt été entreprise, toujours sous son essor, en 1893. Cette date n’est pas banale, car elle correspond à peu près à la date à laquelle un document historique aurait été trouvé dans la flèche du clocher lors des « travaux de réparation » de 1947, selon la Monographie de Paspébiac. Dans tous les cas, il apparaît clair que ce soit Cyprien Larrivée qui ait supervisé la construction de cette église. Mais est-ce en 1879 ou alors en 1893? Dans ces deux cas, il semble clair que Mgr Matte ait procédé à la restauration de l’église en 1929. Il n’existe pas d’ambiguïté quant à sa démolition : elle a été incendiée, comme cela a été mentionné précédemment, le 19 avril 1957, un Vendredi saint. L’église a été reconstruite en 1960 sous le règne du curé Louis-Nelson Laffoley, puis bénie en 1961 par Mgr Paul Bernier, archevêque de Gaspé. Elle a été inaugurée lors d’une messe de minuit le 1er janvier 1960.
Dans cette église, il y a quelques années, des concerts d’orgue avec des organistes de renommée internationale étaient présentés. Elle servait également de salle pour de grands concerts pouvant recevoir plus de 1 000 personnes. Enfin, l’église Notre-Dame-de-la-Purification a été le lieu où se déroulèrent des messes hebdomadaires animées par l’orgue Casavant ainsi qu’une chorale à quatre voix (sopranos, altos, ténors et basses) interprétant des chants religieux classiques. Fait cocasse, l’orgue était situé à l’avant de l’église, typique de la tradition protestante, ce qui n’est pas sans surprendre pour une église catholique.
En 2019, les fenêtres de la façade ont été changées ainsi que les fenêtres de la partie sud de l’église. Un columbarium a également été installé cette même année.
Références