De 1906 à 1911, une dénommée Marie Prévôtat dirige, avec un curé français, l’abbé Cramillon, un orphelinat agricole, soit un établissement voué à l’enseignement à la fois « catholique et agricole ». Tous deux arrivent directement de France. Dans la province, ces orphelinats sont mis sur pied un peu partout au service de la colonisation des régions rurales du Québec. Ils accueillent de jeunes orphelins québécois et français afin de leur donner une base d’éducation scientifique et catholique. L’orphelinat constitue en quelque sorte un lieu dans lequel le jeune orphelin apprend à devenir le « parfait colon ». De jeunes orphelins français sont ainsi invités à rejoindre Paspébiac, que Mlle Prévôtat décrit comme une « petite Nouvelle-France ».
C’est ainsi que dans les Vastes champs offerts à la colonisation et à l’industrie : région de Bonaventure (Province de Québec) de 1907, on apprend que Marie Prévôtat acquit la « jolie propriété Le Bouthillier et y installa une école des frères ». Dans d’autres sources, on mentionne que l’orphelinat compte 300 ou 400 hectares, et des garçons de France y passeront 10 ou 12 ans avant de devenir des colons. Chacun des diplômés, à sa majorité, aura droit à 100 hectares de terre et à sa propriété, gracieuseté du gouvernement.
Cet orphelinat agricole se situe à l’ouest du barachois, en haut de la falaise, près de l’actuelle rue Day. Il s’agit en fait d’une maison appartenant aux Le Boutillier Brothers et dont l’existence aujourd’hui n’est pas certaine.
Dans le journal Le Canada daté du 15 mai 1906, un extrait narre le vol, à Montréal, d’une somme substantielle (6 000 francs, précisément) appartenant à « Mlle M. Prévôtat ». L’article indique que la jeune femme, « qui appartient à une riche famille française, fondatrice d’un orphelinat agricole, établi sous peu à Paspébiac, comté de Bonaventure, raconta qu’elle venait d’être la victime d’un vol considérable ». On mentionne que la famille Prévôtat avait amené avec elle de France quelques fermiers, qui serviraient d’instructeurs aux orphelins, et que Mlle Prévôtat était accompagnée de sa mère et de l’abbé Cramillon.